Les explications du Père Lombardi après une tempête de condamnations

Rome: Le cardinal Bertone n’entendait pas porter «un jugement universel»

Rome, 14 avril 2010 (Apic) Le cardinal Bertone n’entendait pas porter «un jugement universel» en établissant un lien entre homosexualité et pédophilie, a déclaré le Père Fererico Lombardi, interpellé par l’Agence I.Media, après la mise au pas du porte-parole du Saint-Siège après les propos tenus au Chili par le numéro deux du Vatican.

Peu avant, le Père Lombardi avait officiellement démarqué le Vatican des propos du cardinal Bertone, soutenant qu’il n’était pas de la «compétence» des «autorités ecclésiastiques» de «faire des affirmations générales à caractère spécifiquement psychologique ou médical».

Interpellé par la suite par I.Media, le père Federico Lombardi a affirmé que le cardinal Bertone n’entendait pas «prononcer un jugement universel» sur cette question lors de son intervention au Chili, 2 jours plus tôt. Quelques heures plus tôt, la France avait officiellement condamné les propos du secrétaire d’Etat du Saint-Siège en y voyant un «amalgame inacceptable». Les propos du cardinal Bertone ont également soulevé une vague de condamnation au Chili et en Italie.

Dans un communiqué, le père Lombardi a ainsi souhaité répondre aux questions de journalistes sur le débat faisant suite à une interview du cardinal secrétaire d’Etat, Tarcisio Bertone, au Chili, sur les abus sexuels commis par des membres du clergé. Le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège a inviter à se référer «naturellement aux études des spécialistes et aux recherches en cours sur le sujet».

Puis, le ›porte-parole’ du Vatican a précisé qu’il était cependant «de la compétence des autorités ecclésiastiques» de mettre en avant «la donnée statistique rapportée dans l’interview de Mgr Scicluna», promoteur de justice de la Congrégation pour la doctrine de la foi et publiée le 13 mars dernier. Celle-ci, rappelle le père Lombardi, «parlait de 10 % de cas de pédophilie au sens strict et de 90 % de cas qu’il convient davantage de qualifier d’éphébophilie (c’est-à-dire envers des adolescents) dont 60 % concernant des individus du même sexe et 30 % étant de caractère hétérosexuel».

«Il est bien sûr ici question de la problématique des abus de la part de prêtres et non au sein de la population en général», a enfin conclu le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège. Joint par I.Media, le père Lombardi a réaffirmé que le cardinal Bertone se basait sur «des données objectives au sein de l’Eglise, qu’il connaît bien» mais n’entendait pas «prononcer un jugement universel» sur la question. «J’en ai parlé directement avec le cardinal Bertone», a encore expliqué le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège.

Quelques heures auparavant, le Quai d’Orsay avait déclaré que la France condamnait les propos du ›numéro deux’ du Saint-Siège en y voyant un «amalgame inacceptable». Dans plusieurs pays, de nombreuses associations homosexuelles se sont aussi élevées contre les propos du secrétaire d’Etat du Saint-Siège. Le gouvernement français a cependant été le premier à réagir officiellement à ces propos.

Le 12 avril 2010, en déplacement au Chili, le cardinal Bertone avait récusé le lien entre les affaires de pédophilie au sein du clergé et la question du célibat des prêtres, estimant alors que ce problème était lié à l’homosexualité. «Nombre de psychologues, de psychiatres, ont démontré qu’il n’y a pas de relation entre célibat et pédophilie», avait ainsi soutenu le ›numéro deux’ du Saint-Siège, avant de souligner que «beaucoup d’autres» avaient «démontré qu’il y a une relation entre homosexualité et pédophilie». (apic/imedia/pr)

14 avril 2010 | 17:23
par webmaster@kath.ch
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