Etats-Unis: Première apparition publique de Tariq Ramadan depuis son interdiction de séjour

Jeter des ponts entre l’Islam et l’Occident

Washington, 16 avril 2010 (Apic) Tariq Ramadan, intellectuel et militant musulman, a fait sa première apparition publique aux Etats-Unis depuis l’interdiction de séjour sur le territoire des Etats-Unis qui lui avait été faite par le Département d’Etat en 2004.

La présence de Tariq Ramadan à une table ronde sur « L’islam en Occident » le 8 avril à New York reflète les récents efforts consentis par les Etats-Unis pour jeter des ponts vers les musulmans, et marque la fin d’une longue traversée du désert pour l’intellectuel suisse, professeur d’études islamiques à l’Université d’Oxford, en Grande-Bretagne.

Tariq Ramadan, qui se trouve aux Etats-Unis pour une visite de cinq jours, est le petit-fils de Hasan Al-Banna, fondateur du mouvement fondamentaliste des Frères musulmans, qui a vu le jour en Egypte.

Tariq Ramadan semble toutefois jouir d’une grande popularité auprès des musulmans, qui apprécient son message sur la compatibilité entre l’islam et la démocratie. Il s’est par ailleurs montré critique vis-à-vis des politiques des Etats-Unis en Irak et en Palestine, ce qui lui a valu des accusations de la part de ses détracteurs, pour lesquels son discours modéré cache des ambitions radicales.

En 2004, le gouvernement du président George W. Bush avait annulé le visa de Tariq Ramdan, l’accusant d’avoir donné de l’argent à une organisation caritative liée aux réseaux terroristes.

D’après Tariq Ramadan, l’organisation ne figurait pas parmi la liste de surveillance du gouvernement des Etats-Unis lorsqu’il a effectué son don et il affirme qu’il n’avait aucun moyen de connaître les liens qu’elle entretenait avec le terrorisme.

Le 8 avril, Tariq Ramadan a déclaré que son interdiction de séjour sapait les valeurs des Etats-Unis et qu’il convenait de ne plus parler de « musulmans en Occident » mais de « musulmans occidentaux ».

« La différence, c’est que nous ne sommes pas ici dans un pays d’accueil. Nous sommes chez nous et l’islam est une religion occidentale », a souligné l’intellectuel suisse.

Les discours sur l’intégration des musulmans sont également dépassés, a-t-il affirmé. « Le temps est venu de cesser de parler d’intégration et de penser en termes de contribution, c’est-à-dire à ce qu’on donne à son pays. C’est un pas en avant; quand vous donnez quelque chose, les gens ne demandent pas d’où vous venez, ils veulent savoir où nous allons ensemble. »

Tariq Ramadan est également intervenu lors d’un banquet à Chicago organisé par le Conseil des relations américano-musulmanes (CAIR), ainsi que le 12 avril à l’Université de Georgetown, à Washington. (apic/eni/js)

16 avril 2010 | 17:44
par webmaster@kath.ch
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