Surnommé «Tarzan l’agitateur» pour sa défense des Indiens d’Amazonie
Pérou: Le gouvernement ordonne l’expulsion du missionnaire britannique Paul McAuley
Lima, 7 juillet 2010 (Apic) Le gouvernement péruvien a ordonné pour le 8 juillet l’expulsion du missionnaire catholique britannique Paul McAuley. Il est surnommé «Tarzan l’agitateur» pour son combat en faveur des tribus amazoniennes en lutte contre les incursions des compagnies pétrolières, gazières et minières dans la forêt vierge. Le Père McAuley dirige l’ONG «Red Ambiental Loretana» (RAL) dans la ville d’Iquitos, la capitale du Loreto, en Amazonie péruvienne. Le prêtre âgé de 62 ans, missionnaire De La Salle depuis plus de trois décennies au Pérou, doit quitter le pays d’ici jeudi et ne plus y remettre les pieds.
Le Ministère péruvien de l’Intérieur a révoqué son permis de séjour en arguant qu’il a participé à des activités politiques «telles que des marches de protestation et d’autres actes contre l’Etat péruvien qui constituent une violation de l’ordre public». Les populations indigènes ont manifesté leur colère face à la décision de Lima.
Dénoncé par le pouvoir comme «Terroriste blanc» et «prêtre gringo incendiaire»
Cette expulsion marque la fin abrupte de la campagne de ce missionnaire britannique tout à la fois adulé par les populations indigènes pour son combat en faveur de la préservation de l’environnement et vilipendé par les autorités et une partie des médias péruviens, qui l’ont qualifié de «terroriste blanc» et de «prêtre gringo incendiaire».
Le Père McAuley, un missionnaire originaire de Portsmouth, a déclaré vouloir faire appel de son expulsion. Une tribu indienne a offert de le cacher dans son village au cœur de la jungle, et une Péruvienne lui a proposé de se marier afin qu’il puisse avoir un visa ! Mais le prêtre a déclaré qu’il n’allait pas rester clandestinement dans le pays si la justice n’acceptait pas son recours.
Le gouvernement du Pérou est fermement déterminé à briser toute opposition à ses plans d’exploiter industriellement les ressources de l’Amazonie et il a déjà commencé une campagne de persécution contre les leaders indigènes, affirme pour sa part David Hill, de l’ONG «Survival International». (apic/kna/be)