Canada: L’envoyé du pape demande pardon pour les violences perpétrées sur des Indiens d’Amérique
Il participait aux 400 ans du baptême de Henri Membertou, premier chef indien à devenir chrétien
Chapel Island/ Nouvelle-Ecosse, 4 août 2010 (Apic) Le cardinal québécois Marc Ouellet a demandé » pardon pour les grandes limites déplorables des évangélisateurs» du 20e siècle au Canada, en faisant référence aux violences et aux abus sexuels perpétrés sur des Indiens dans des écoles catholiques. L’ancien archevêque de Québec était l’envoyé spécial de Benoît XVI lors de la célébration, à Chapel Island, en Nouvelle-Ecosse, des 400 ans du baptême de Henri Membertou, premier chef indien à devenir chrétien.
Henri Membertou, un grand chef micmac (*), a été le premier autochtone à être baptisé en Amérique du Nord, le 24 juin 1610, avec une vingtaine de membres de sa famille par l’abbé Jessé Fléché. Il prit alors le prénom de Henri en l’honneur du roi de France, Henri IV. Membertou entretenait des relations très cordiales avec les Français, récemment arrivés dans la région.
Les célébrations du 400e anniversaire du baptême d’Henri Membertou, un grand chef micmac et chamane de la Nouvelle-Ecosse avaient débuté le 24 juin et se sont poursuivies jusqu’au début août. Les festivités, qui se sont déroulées en français, en anglais et dans un dialecte micmac, ont notamment eu lieu dans l’habitation de Samuel de Champlain au lieu historique national de Port-Royal. Henri Membertou mourut de dysenterie à Port-Royal le 18 septembre 1611 et il eu droit à des obsèques solennelles.
Les membres du Conseil autochtone catholique du Canada de la CECC s’étaient joints à une foule de quelque 500 personnes le 24 juin dernier pour participer à la commémoration du 400e anniversaire du baptême du Grand Chef micmac. Les célébrations comprenaient une messe et une reproduction du baptême du Grand Chef Membertou, en micmac, en français et en anglais, suivies d’une démonstration culturelle micmaque. Les festivités ont continué dans les semaines suivantes aux Communes d’Halifax, avec une messe et le plus gros pow-wow jamais tenu sur la côte Est, suivies d’autres célébrations à travers toute la province.
Demande de pardon pour les violences et aux abus sexuels perpétrés sur des Indiens dans des écoles catholiques
Le 1er août 2010, le cardinal Ouellet, aujourd’hui à la tête de la puissante Congrégation pour les évêques et nouveau président de la Commission pontificale pour l’Amérique latine, a demandé pardon pour les violences et abus sexuels perpétrés sur des Indiens dans des écoles catholiques, rapporte L’Osservatore Romano 2 jours plus tard.
Le 29 avril 2009, recevant une délégation du peuple des «Premières Nations» du Canada, le pape Benoît XVI avait fait part de sa peine face à «l’angoisse causée par la conduite déplorable de certains membres de l’Eglise» envers les victimes. Au sein de l’Eglise catholique du Canada, les communautés religieuses, telles que les Oblats de Marie Immaculée (OMI) ou les Sœurs de Sainte-Anne, et les diocèses concernés par ces abus et ces violences avaient déjà présenté leurs excuses.
Par ailleurs, a rapporté le «quotidien du Vatican», Benoît XVI, par l’intermédiaire du cardinal Ouellet, a assuré les populations aborigènes du Canada du «soutien total de l’Eglise» pour la défense de leurs droits. Le haut prélat a affirmé que le pape encourageait «tous les efforts accomplis aujourd’hui pour répondre correctement» à leurs «justes aspirations».
Le pape souhaite aussi «un niveau suffisant d’autonomie» qui leur permette «davantage d’initiatives au niveau économique et plus de libertés dans le domaine éducatif pour garantir le développement de leur identité culturelle». JB/I.Media
(*) Les Micmacs ou quelque fois Micmaques en français, habitat à l’origine dans les provinces maritimes du Canada: la Nouvelle-Ecosse, l’Ile-du-Prince-Edouard, une partie du Nouveau-Brunswick et la péninsule de Gaspésie. (apic/imedia/cp/be)