Villars-sur-Glâne: Chapitre général de la Communauté des Missionnaires laïques (CML)

Poursuivre le travail ici et là-bas!

Villars-sur-Glâne, 2 septembre 2010 (Apic) La Communauté des Missionnaires laïques (CML), dont le siège est à la Villa Beata à Villars-sur-Glâne, a tenu son chapitre général du 28 juillet au 6 août 2010. A côté de la partie statutaire, les missionnaires ont réaffirmé leur volonté de poursuivre leur œuvre dans les pays où elles sont présentes depuis leur fondation. Sans faire de communiqué de presse, la direction actuelle de la Communauté des Missionnaires laïques (CML), Denise Luyet, Vreny Blickisdorf et Marie Zimmerli, ont accepté de répondre aux questions de l’Apic concernant leur dernier chapitre général.

Oeuvre diocésaine, la Communauté des Missionnaires laïques (CML) a été fondée en 1947 par «Mademoiselle Marie Oberson», institutrice venant de Romont, une proche de Mgr François Charrière, évêque du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg. Elle avait pour but de venir en aide aux populations les plus démunies. Marie Oberson a voyagé à travers l’Europe en quête d’idées pour la constitution d’un nouveau service. Elle voulait que la mission ne soit plus simplement confiée à des religieux, mais aussi à des personnes laïques bien formées dans différents secteurs comme celui de la santé, de l’éducation, de l’engagement social et de la théologie.

Volonté de poursuivre leur charisme spécifique

En 2010, déjà avant l’ouverture officielle de leur Chapitre le 28 juillet, les missionnaires se sont réunies en groupes selon les affinités et les pays de mission, afin de pouvoir approfondir les thèmes à traiter, et de souligner les priorités de leur engagement actuel et futur. Elles ont réaffirmé leur volonté de poursuivre leur charisme spécifique, dans la formation intégrale.

Pour les participantes au chapitre général, il est essentiel d’être en réseau avec des cercles d’amis, et des personnes vivant selon les mêmes valeurs. Ici, en Suisse, un groupe de femmes amies s’est constitué et se rencontre régulièrement. Elles ont entre autres réaffirmé leur option pour la vie dans tous les sens du terme. Ce qui veut dire une vie dans la dignité, ici en Suisse aussi, et pas seulement dans les pays de mission, comme la Colombie, la Bolivie, le Brésil, l’Equateur, Haïti et l’Inde.

Haïti, un pays de mission privilégié, ravagé par le tremblement de terre

C’est pour elles un phénomène qui a changé au cours de ces vingt dernières années.

En raison de l’âge avancé des missionnaires, plusieurs membres vivent actuellement en Suisse. Mais, les liens créés avec de nombreuses personnes durant tant d’années, peuvent se poursuivre malgré la distance. Chaque membre de la Communauté vit intensément et soutient ce qui se passe dans le pays où elle a vécu durant 20, 30 ou 40 ans.

Le cas d’Haïti est exemplaire. Les responsables de la communauté relèvent que ce dernier pays a toujours été un pays de mission privilégié pour la CML, plus de 15 missionnaires y ont travaillé depuis 1956 jusqu’à aujourd’hui.

Le tremblement de terre de janvier 2010 a bouleversé toute la Communauté. A Port-au-Prince, Maria Pfadenhauer survit à ce terrible événement. Ainsi elle a vécu ses conséquences désastreuses au sein de la Communauté Sainte Marie, foyer de charité où elle travaille comme catéchiste et infirmière depuis de nombreuses années, dans un quartier populaire de la ville. Par elle, le quartier peut recevoir de nombreux gestes de solidarité de son pays natal, l’Allemagne.

«Nos membres en Suisse expérimentent également une extraordinaire solidarité de toute la population, solidarité qui se poursuit encore. Par les liens tissés durant des années nous sommes en contact avec beaucoup de personnes terriblement éprouvées par ces événements. Cela nous permet de les soutenir moralement et de transmettre directement cette aide avec la certitude qu’elle parviendra à ceux qui en ont réellement besoin pour aider à re-construire la vie en Haïti».

Pour ce qui est de la Colombie, au vu de l’insécurité qui règne dans ce pays, la Communauté a des craintes pour ses quatre membres engagés à Tumaco. Cela ne les empêche pas d’y retourner pour poursuivre leur travail. La rencontre des missionnaires laïques ne pouvait terminer sans la rencontre de deux dames faisant leurs bagages: Rosa Würms, de Thurgovie, et Maria Portmann, de Bâle. Deux femmes à l’âge respectable, mais heureuses de faire leurs valises pour repartir dans leur véritable pays: la Colombie. Depuis 52 ans, Rosa Würms a été en mission, 14 ans à Haïti et 38 ans en Colombie. Infirmière, elle s’occupe à chaque séjour «dans son pays» d’améliorer l’alimentation des gens du lieu. Cela fait aujourd’hui 22 ans qu’elle est à Tumaco où elle vit son ministère avec grande joie. La voir préparer sa valise, dans laquelle elle devait mettre tout ce qu’elle avait reçu pour ses amis, est une expérience unique.

Sa collègue, Maria Portmann, a vécu 27 ans en Colombie, mais aussi 8 ans en Inde, de 1962 à 1970. Elle a été directrice de la communauté durant 17 ans. Si l’on manque de prêtres dans les paroisses occidentales, Maria Portmann a su les remplacer comme assistante pastorale et responsable de la paroisse: un vrai curé au féminin, en fait. Elle a eu affaire à une population à 90% d’immigrés d’origine africaine. Elles ne sont venues en Suisse que pour le chapitre général, piaffant d’impatience, de retourner «chez elles». (apic/js)

2 septembre 2010 | 18:17
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
Partagez!