Antoni Gaudi, un «chrétien cohérent»

Espagne: Benoît XVI élève la Sagrada Familia au rang de basilique

Barcelone, 7 novembre 2010 (Apic) Présidant la messe pour consacrer l’église de la Sagrada Familia, à Barcelone (Espagne), Benoît XVI a appelé l’Etat à protéger, aider et soutenir résolument la famille par des mesures économiques et sociales appropriées, mais aussi à défendre la vie sacrée et inviolable.

Dans une Espagne qui a adopté en février dernier une loi assouplissant la pratique de l’avortement et dans laquelle le mariage homosexuel est autorisé, le pape a, le 7 novembre, réaffirmé que l’Eglise s’opposait à toute forme de négation de la vie humaine et soutenait «ce qui promouvait l’ordre naturel dans le cadre de l’institution familiale», condamnant ainsi à la fois l’avortement, l’euthanasie et le mariage homosexuel.

Présidant la première messe jamais célébrée dans la partie supérieure de l’église de la Sagrada Familia dédiée à la Sainte famille, Benoît XVI a ainsi appelé l’Etat à prendre des mesures économiques et sociales appropriées pour soutenir résolument la famille, pour que «la femme puisse trouver sa pleine réalisation à la maison et au travail», mais aussi pour que «l’homme et la femme qui s’unissent dans le mariage et forment une famille soient résolument soutenus par l’État». Aux yeux du pape, aider la famille permet également que «soit défendue comme sacrée et inviolable la vie des enfants depuis le moment de leur conception». Le souverain pontife a aussi souhaité que «la natalité soit stimulée, valorisée et soutenue sur le plan juridique, social et législatif». Les fidèles situés à l’extérieur de l’église ont aussitôt applaudi les propos prononcés par le pape.

Dans son homélie, Benoît XVI a également soutenu que les progrès «techniques, sociaux et culturels» devaient «toujours être accompagnés des progrès moraux, comme l’attention, la protection et l’aide à la famille».

Peu avant la messe, lors du passage de la papamobile près de la cathédrale, quelque 200 homosexuels s’étaient donnés un baiser géant et collectif pour protester contre la venue du pape.

La beauté s’oppose à l’égoïsme .

Dans l’église de la Sagrada Familia de l’»architecte génial» espagnol (1852-1926), le pape a relevé qu’Antoni Gaudi avait vécu avec une dignité et une austérité absolue, estimant que ce «chrétien cohérent avait réalisé ce qui est aujourd’hui une des tâches les plus importantes, à savoir, dépasser la scission conscience humaine et conscience chrétienne». «Antoni Gaudí n’a pas réalisé tout cela uniquement avec des paroles, mais avec des pierres, des lignes, des superficies et des sommets», a encore affirmé Benoît XVI dans cette église dont la construction a commencé en 1882 et qui est aujourd’hui encore entourée d’une demi-douzaine de grues.

Le souverain pontife a aussi expliqué que la beauté était «la grande nécessité de l’homme car elle est la racine de laquelle surgissent le tronc de notre paix et les fruits de notre espérance». Aux yeux du pape, «l’œuvre belle est pure gratuité, elle invite à la liberté et arrache à l’égoïsme». La veille, dans l’avion qui le menait à Saint-Jacques de Compostelle, le pape avait confié aux journalistes que l’un des thèmes de son déplacement en terre espagnole était la beauté.

Le pape a en outre confié sa joie de consacrer cet édifice sacré «étroitement lié à la figure de saint Joseph» et dont l’architecte avait assuré que Saint Joseph complèterait l’église. «Par conséquent, a poursuivi le pape, il n’est pas sans signification maintenant que ce soit un pape dont le nom de baptême est Joseph qui en fasse la dédicace». A la fin de la messe, Benoît XVI a d’ailleurs élevé cette église au rang de basilique mineure.

«A une époque où l’homme prétend édifier sa vie en tournant le dos à Dieu, comme s’il n’avait plus rien à lui dire», le pape a tenu à rappeler que Dieu était un «Dieu de paix et non de violence, de liberté et non de contrainte, de concorde et non de discorde».

Peu avant la messe, le pape avait été accueilli par le couple royal espagnol à son arrivée en papamobile à la Sagrada Familia et avait ensuite rencontré en privé Juan Carlos et la reine Sofia dans la salle du musée de l’église.

Un peu plus tôt, la foule avait salué l’arrivée de plusieurs personnalités et sifflé le ›numéro deux’ du gouvernement de Catalogne, Carod Rovira, ancien séminariste qui mène aujourd’hui une politique «haineuse» à l’encontre de l’Eglise, avaient expliqué des fidèles. (apic/imedia/lb/ami/amc)

7 novembre 2010 | 15:22
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
Partagez!