Genève: Pour mieux prendre sa place dans le débat public, l’EPG investit dans internet
L’Eglise protestante de Genève cherche à mieux prendre sa place dans le débat public
Genève, le 25 novembre (APIC) On se plaint parfois de ne pas savoir ce que pensent les protestants. Pour mieux prendre sa place dans le débat public, l’Eglise protestante de Genève (EPG) a chargé le pasteur Blaise Menu d’explorer les possibilités offertes par internet, a-t-elle annoncé jeudi 25 novembre lors d’une conférence de presse. Et sa présidente, Charlotte Kuffer, a présenté trois thèses sur l’asile afin d’illustrer sa manière d’intervenir dans des questions d’actualité.
Depuis plusieurs années, l’EPG s’efforce de se donner les moyens de rejoindre la population là où elle se trouve. Elle a élaboré une stratégie visant à adapter ses outils de communication aux attentes. Pour mettre en œuvre cette stratégie, elle a confié au pasteur Blaise Menu le mandat d’explorer les possibilités offertes par la «toile».
L’EPG ne renonce pas aux moyens existants, comme le mensuel «La Vie Protestante», les émissions religieuses à la radio et à la télévision ou l’agence de presse protestante «ProtestInfo», mais l’Eglise entend également accroître sa présence sur internent d’une façon durable. Elle dispose déjà d’un site, vitrine de l’institution, mais peu interactif: on est en train de le refondre.
Un groupe de travail, constitué par le pasteur Menu, doit avancer, jusqu’à la fin du premier semestre de 2011, des propositions «pour utiliser internent avec discernement, sans se laisser subjuguer par la nouveauté». Un bloc, intitulé «surparole.ch», sera déjà en ligne dès la mi-janvier. «Nous entendons susciter des prises de parole plurielles, identifiées et assumées, interpeller et nous laisser interpeller, car l’autre a aussi quelque chose à nous apprendre», a souligné Blaise Menu.
Sans tiédeur
L’Eglise protestante continuera par ailleurs de se prononcer sur des sujets d’actualité, «pour éclairer le débat avec nos valeurs et sans tiédeur», a déclaré Charlotte Kuffer. Prenant pour exemple le rapport avec les étrangers, elle a affirmé que «ni la discrimination ni l’exclusion ne font partie de ces valeurs».
Intervenant dans ce domaine le plus souvent d’une manière œcuménique, l’Eglise protestante se fonde sur sa connaissance de la réalité. C’est ainsi que le Consistoire – parlement de l’Eglise – a adopté trois thèses cet automne. Il s’agit, d’abord, d’aider l’opinion publique à porter un regard plus positif sur les requérants d’asile en contribuant à rétablir le lien, trop souvent oublié, entre leur présence en Suisse et la situation dans leur pays de provenance.
Ensuite, de mettre en garde cette opinion contre l’emploi abusif de statistiques. Et enfin, de l’alerter sur le fait que la Suisse renonce presque toujours à utiliser son droit de souveraineté lui permettant de ne pas renvoyer un requérant dans le pays de premier accueil, selon les accords de Dublin, quand un tel renvoi met des personnes dans une situation par trop précaire, voire inhumaine. «Tout en laissant place à la réflexion individuelle des citoyens et des chrétiens, il s’agit de résister pour que nos valeurs éthiques et spirituelles ne soient pas bafouées», conclu la présidente de l’EPG. (apic/mba)