«Une grande erreur: tuer au nom de la religion»
Bagdad: Une messe à Notre-Dame du Perpétuel secours pour les victimes de l’attentat du 31 octobre
Bagdad, 11 décembre 2010 (Apic) Plusieurs centaines de chrétiens se sont rassemblés, le 10 décembre, dans la cathédrale syriaque catholique de Notre-Dame du Perpétuel secours de Bagdad. Ils ont assisté à une messe en mémoire des victimes de l’attentat perpétré 40 jours auparavant dans ce lieu par un commando d’Al-Qaïda, rapporte l’agence AFP.
Au coeur du quartier commerçant de Karrada, la cathédrale Notre-Dame du Perpétuel secours porte toujours les traces de l’attaque du 31 octobre, l’une des plus violentes commises contre la communauté chrétienne d’Irak, qui a entrainé la mort d’au moins 44 fidèles et deux prêtres, et fait près de 70 blessés. Les carreaux des fenêtres n’ont pas encore été remplacés, les boiseries demeurent déchiquetées et des traces de sang sont toujours visibles sur les murs.
«Nous n’aurions jamais cru devoir un jour être ici pour nous joindre à cette tristesse», a déploré le primat de l’église syriaque catholique, Ignace Joseph III Younan, venu du Liban pour célébrer la messe. «Leur sang purifiera l’une des plus grandes erreurs au monde, qui consiste à tuer au nom de la religion», a-t-il ajouté selon AFP.
40 jours après l’attentat
Dans la cathédrale bondée, la messe a rassemblé les proches des victimes, des rescapés de l’attentat, des représentants d’autres Eglises, des ambassadeurs et des dirigeants politiques irakiens, parmi lesquels l’ancien vice-président Adel Abdel Mehdi et Ammar al-Hakim, chef du Conseil suprême islamique d’Irak (chiite). Des posters géants à l’effigie des deux prêtres tués – le père Wassim et le père Taher – étaient affichés sur le portail de l’entrée, et les photos des 44 autres fidèles tués étaient visibles à l’intérieur.
Il est de tradition chez certaines communautés chrétiennes d’Orient d’organiser une messe en mémoire des défunts 40 jours après leur décès.
Toujours selon AFP, à l’extérieur de la cathédrale, quelques manifestants brandissaient des banderoles demandant d’arrêter de tuer les chrétiens ou encore la publication des résultats de l’enquête sur l’attentat du 31 octobre. (apic/afp/nd)
