Monde: Les musulmans fêtent l’Achoura, l’une des plus importantes fêtes du calendrier chiite
Le nouvel an musulman a commencé le jeudi 16 décembre
Dakar, 16 décembre 2010 (Apic) Les musulmans sunnites du monde ont célébré le jeudi 16 décembre la fête de l’Achoura, marquant le début de leur nouvel an, correspondant au 10e jour du mois lunaire de Moharram, premier mois de l’année musulmane. Les chiites, par contre, considèrent l’Achoura, l’une des plus importantes fêtes de leur calendrier, comme un jour de deuil, du fait que c’est le jour où l’imam Hussein, petit-fils du prophète Mahomet, a été tué par des troupes ennemies.
Pour les musulmans sunnites, l’Achoura est un jour de révélation et de délivrance, car c’est le jour où Dieu a sauvé Moïse et noya l’armée de Pharaon. C’est aussi le jour où, selon la tradition, Dieu a accepté le repentir d’Adam et sauvé l’arche de Noé. C’est encore le jour où Jonas est sorti des entrailles de la baleine.
Le prophète Mahomet, aux débuts de sa prophétie, avait fait une obligation du jeûne, le jour d’Achoura, avant de le rendre facultatif lorsque le mois de ramadan a été prescrit aux musulmans.
Pour l’islamologue sénégalais Abdoul Aziz Kébé, enseignant à l’Université de Dakar, «d’un point de vue strictement religieux, l’Achoura est un moment de célébration spirituelle pour se remémorer ce que Dieu avait donné comme faveur au peuple d’Israël, afin de montrer qu’il vient toujours au secours des communautés qui croient en lui, quelques soient leurs difficultés et leurs conditions de vie».
Selon le professeur Kébé, les musulmans qui ont hérité de toute «cette chaîne de révélation et de délivrance, doivent faire d’Achoura un jour de renouvellement de leur alliance avec Dieu», et de remerciement pour les bienfaits d’Allah pour l’Homme.
Outre le jeûne, le jour d’Achoura, il est fortement recommandé de prier et faire des prières, de multiplier les actes de générosité, de lire le Coran, de rendre visite aux malades, de raffermir les liens familiaux. L’Achoura est vécue différemment dans les pays musulmans, selon qu’ils sont sunnites ou chiites. Au Sénégal, les enfants et les femmes se déguisent la nuit, font du porte à porte, chantant et dansant pour demander des cadeaux, malgré les critiques de plus en plus en nombreuses des religieux. Car, ils estiment que c’est une pratique païenne ancestrale qui n’a rien à voir avec le caractère spirituel et social d’Achoura.
Dans d’autres endroits du pays, Achoura est l’occasion de préparer un plat traditionnel dans les foyers autour duquel se retrouvent les membres de la famille. Pour les travailleurs, c’est un jour chômé et payé. (apic/ibc/be)