Un ministère itinérant

Delémont: avec le prédicateur de la semaine du Vorbourg (210990)

Delémont, 21septembre(APIC)Le père Jean Didierlaurent, rédemptoriste de

Lyon, a assuré, durant la semaine du Vorbourg qui s’est déroulé du 9 au 16

septembre à Delémont, les prédications du Pèlerinage à Notre-Dame du Vorbourg. Prêcher, c’est son métier, son ministère qu’il exerce principalement

en France et en Suisse à la demande des communautés. Dans son pays, le père

Didierlaurent coordonne les équipes de missionnaires itinérants de toutes

les congrégations. Le but de son groupe est de sensibiliser l’épiscopat

français à la nécessité de mettre sur pied des équipes volantes diocésaines

capables de faire face à des besoins urgents et de soutenir les temps forts

de pastorale. Pour lui, «il vaut mieux que l’une ou l’autre paroisse soit

sans prêtre résident que de n’avoir aucune équipe itinérante».

Le père Jean Didierlaurent est né en 1937 à Nancy de parents ouvriers:

son père était bûcheron. Il est le deuxième de six garçons. A neuf ans, il

entre au petit séminaire chez les rédemptoristes de Saint-Nicolas de Port

dans la banlieue de Nancy. Après son premier baccalauréat passé à Grenoble,

il étudie la philosophie en Belgique avant de s’engager dans son noviciat à

Gannat (près de Vichy). Il poursuit ses études de philosophie et de théologie jusqu’à son ordination en 1961. Il se lance dans des études pédagogiques qu’une longue maladie viendra interrompre. Sa congrégation, fondée en

1732 par saint Alphonse de Liguori l’oriente vers le charisme qui la caractérise: les missions populaires itinérantes.

SIC: Père Jean Didierlaurent, comment devient-on prédicateur ?

J.D.: On devient prédicateur sur le tas. Ne faire que cela forme. C’est

un apprentissage permanent. Il y a les choses à dire et la façon de les dire. Toute la difficulté réside dans la transposition du message de Dieu aux

hommes du monde moderne. C’est là l’essentiel de mon ministère. Bien sûr,

ma formation à l’EMACAS (Ecole des missionnaires d’action catholique et

d’action sociale) à Lille m’a permis d’étudier à fond les textes conciliaires de Vatican II. Mais ma façon de prêcher me vient principalement de ce

que mon père m’a dit le jour de mon ordination. «Quand tu parleras, arrange-toi pour que les gens comme moi te comprennent toujours».

SIC: Comment trouvez-vous la force et le temps de vous ressourcer et de

vous renouveler ?

J.D.: Les missionnaires itinérants travaillent de septembre à mai, à la

demande des forces apostoliques locales. Sans pause. Pour ma part, je profite de l’entre-saison pour lire des livres de fond essentiellement théologiques et ecclésiologiques. C’est là que je reforge les éléments principaux

de mes grandes conférences. Je participe aussi à des sessions de formation

qui me marquent parfois. Cela a été le cas du père Ganne par exemple.

SIC: Comment ressentez-vous la foi des fidèles jurassiens qui défilent

cette semaine au Vorbourg ?

J.D.: Je suis très frappé par la simplicité, le naturel des gens et par

leurs convictions personnelles. Je suis frappé aussi par l’âge relativement

jeune des participants. Ce pèlerinage a la chance d’avoir été greffé d’une

démarche de foi moderne, en plus d’une démarche populaire plus liée à la

tradition. Le souci que le Vorbourg réfléchisse le thème majeur de la pastorale jurassienne – la famille – en est la preuve.

Au Vorbourg, c’est le Jura qui pèse sa foi. Si un jour, tous les Jurassiens devaient se mobiliser pour la cause de Dieu, je pense que ce serait

au Vorbourg et pas ailleurs. Car ce sanctuaire me paraît être le symbole

d’un peuple et d’une Eglise. Et c’est cette symbiose entre les deux qui

fait la force de ce pèlerinage.

Propos recueilli par Michèle Fringeli. (apic/sic/gar)

21 septembre 1990 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
Partagez!