«J’ai toujours désiré d’être une sainte» (Ms C, 2v°). La conception de la sainteté chez Thérèse de Lisieux

Suisse: Thérèse de Lisieux visitée sous l’angle de la morale, dans une thèse de doctorat

Fribourg, 4 mars 2011 (Apic) Thérèse de l’Enfant-Jésus propose «un nouveau modèle de sainteté», a écrit Benoît XV dans sa Bulle de canonisation (17 mai 1925). Quel style de sainteté a incarné la petite Thérèse? Développe-t-elle vraiment une théologie de la sainteté? L’auteure, Véronique Gay-Crosier, répond à ces questions dans cette étude systématique et comparative, intitulée: «J’ai toujours désiré d’être une sainte» (Ms C, 2v°). La conception de la sainteté chez Thérèse de Lisieux. Son origine et ses développements dans sa vie et ses écrits», préfacée par le cardinal Marc Ouellet.

«L’intérêt de l’étude est probant, écrit le cardinal Ouellet dans sa préface. Outre que le désir de sainteté constelle les écrits thérésiens», Thérèse a une «conscience aiguë et la certitude, à la fin de sa vie, qu’elle était une sainte». Elle a donc pu «étudier et approfondir la question en vérité et en toute sérénité», relève le prélat.

La sainteté, un paradoxe

L’auteure invite à un parcours chronologique de la vie de la sainte, en trois étapes, qui correspondent à la division que Thérèse elle-même discerna dans sa vie: à savoir l’enfance, l’adolescence et le postulat (octobre 1876-janvier 1889); le noviciat (janvier 1889-mars 1896); et les 18 derniers mois de sa vie (mars 1896-septembre 1897).

Au terme de l’ouvrage, le lecteur comprendra «pourquoi la sainteté est un paradoxe pour ceux qui l’étudient à l’aune des paramètres humains», explique le cardinal Ouellet. «A mesure que Thérèse se rapproche de Dieu, poursuit-il, la finesse de sa conscience lui montre son éloignement et précipite sa descente dans l’humilité et le repentir, tout en favorisant la reconnaissance. Alors que Dieu la comble de ses dons, Thérèse se dit pauvre et démunie, tout en s’estimant «riche de tous les trésors divins» (CJ 12.8.3). Elle reconnaît être une sainte, mais elle refuse qu’on la dise sainte». Thérèse a compris que pour jouir des trésors de la sainteté, «il faut s’humilier, reconnaître son néant» (LT 261, 2r°).

La quête de la sainteté thérésienne s’achève sur ce point d’orgue: «ainsi, m’abaissant jusque dans les profondeurs de mon néant je m’élevai si haut que je pus atteindre mon but» (Ms B 3 v°).

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