Belgique: Mgr Roger Vangheluwe a quitté le monastère de La Ferté-Imbault, en France

L’ex-évêque de Bruges aurait dû se faire oublier, mais il relance le scandale

La Ferté-Imbault, 18 avril 2011 (Apic) Mgr Roger Vangheluwe, l’ex-évêque de Bruges, en Belgique, a quitté ce week-end le monastère français de La Ferté-Imbault, dans les bois de Sologne (Loir-et-Cher). Il a dû faire ses valises suite à ses déclarations controversées jeudi soir 14 avril sur la chaîne de télévision néerlandophone belge VT4. Le Vatican avait ordonné à Roger Vangheluwe – qui a avoué avoir abusé sexuellement de deux neveux mineurs – de se soumettre à un traitement «spirituel et psychologique» et de se faire oublier.

Mais l’ancien évêque, qui n’a pas respecté les consignes de silence qui lui étaient imposées, a confessé le 14 avril sur VT4 avoir abusé d’un deuxième neveu, tout en minimisant ses actes. Il les considère non pas comme des actes pédophiles, mais comme «un jeu», «une sorte d’habitude». L’ex-évêque avait dû démissionner en avril 2010, après avoir reconnu des abus sexuels sur un neveu mineur entre 1973 et 1986. Il a provoqué de nouvelles réactions d’indignation en racontant, sur la chaîne VT4, avoir commis des abus non pas sur un seul de ses neveux, mais sur deux d’entre eux.

Les sœurs «soulagées» du départ de Mgr Vangheluwe

La communauté religieuse du monastère «Magdala Fraternités de Jérusalem» avait fait pression pour qu’il parte en raison de l’agitation médiatique provoquée par son interview télévisée controversée. La mère supérieure de La Ferté-Imbault a déclaré avoir accueilli ce départ «avec soulagement» suite à ces révélations choquantes. Les sœurs du monastère ne connaissaient rien du passé de leur hôte devenu soudainement très encombrant.

Pour sa part, le primat de Belgique, Mgr André-Joseph Léonard, qui célébrait dimanche la messe des Rameaux en l’église Sainte-Catherine de Malines, s’est refusé à toute réaction face à la presse. Son entourage a précisé qu’il ne s’exprimerait pas sur l’affaire Vangheluwe avant la fête de Pâques.

Pression des milieux politiques

En Belgique, diverses personnalités politiques, dont le Premier ministre Yves Leterme et le ministre des Affaires étrangères démocrate-chrétien flamand Steven Vanackere (CD&V), ont réclamé que le primat de Belgique sorte de son silence sur cette nouvelle affaire causée par les déclarations de l’ex-évêque de Bruges.

«Ici, il faut parler», a déclaré Steven Vanackere dans l’émission «L’Invité» sur la chaîne de télévision privée RTL-TVI. Il a qualifié à cette occasion la réponse de l’Eglise catholique d’»insatisfaisante». Le ministre, soulignant qu’il était croyant, a suggéré que le Vatican «montre clairement que Roger Vangheluwe ne fait pas partie de cette Eglise». «Il faut écarter ce monsieur», a ajouté le chef de la diplomatie belge, cité par l’agence de presse Belga. (apic/belga/be)

18 avril 2011 | 10:51
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 2 min.
Abus sexuels (1210), Belgique (193)
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