La Chapelle du Rosaire de Vence s’exporte à Rome

Vatican: Les Musées du Vatican s’offrent une «salle Matisse»

Rome, 21 juin 2011 (Apic) Les visiteurs des Musées du Vatican pourront découvrir une nouvelle salle dévolue à la Chapelle du Rosaire de Vence, en France, œuvre du peintre français Henri Matisse (1869-1954). La salle a été présentée officiellement à la presse le 21 juin 2011.

Au cœur du dédale de galeries qui forme le secteur consacré à l’art moderne et contemporain, le visiteur pénètre dans une vaste salle à la lumière tamisée, et dont les vestiges médiévaux accentuent la sacralité. A partir d’esquisses et de plans à échelle réelle des éléments décoratifs de cet édifice inauguré en 1951, et avec une bonne dose d’imagination, le visiteur peut plonger dans l’ambiance de cette chapelle. Il est accueilli par un immense dessin au fusain et à l’encre de chine, représentant la «Vierge à l’enfant» en céramique qui y orne les murs à Vence. Cette ébauche de 6 mètres de large et 3 mètres de haut, réalisée sur une structure en carton, a nécessité une climatisation spécifique, respectueuse des exigences les plus sévères en termes d’hygrométrie et de température.

Les trois représentations de vitraux de la chapelle, grandeur nature, sont tout aussi fragiles, dont l’»Arbre de vie» aux motifs végétaux réalisé en papier de couleur bleue et jaune sur fond vert.

Toutes ces pièces ont été léguées, en 1980, par l’un des trois enfants de l’artiste, Pierre Matisse, en accord avec ses frères.

Pour l’heure, seule une croix, remise en 1973 aux Musées du Vatican à l’occasion de leur inauguration par les dominicaines en charge de la chapelle, vient compléter la collection présentée au public. Un film de courte durée raconte l’histoire de l’édifice.

Chasubles multicolores

D’autres objets viendront s’ajouter d’ici un an, a promis Micol Forti, la responsable du département d’art moderne et contemporain. Il y aura des chasubles aux motifs floraux et aux couleurs chatoyantes – fleurs vert anis sur fond mauve, gerbes jaune paille sur fond rouge -, ainsi qu’une reproduction de la flèche qui domine la chapelle.

Le peintre français, souligne Micol Forti, avait envisagé la chapelle de Vence, son unique œuvre sacrée, dans ses moindres détails, concevant aussi le bénitier, le confessionnal, les céramiques ou encore les ornements liturgiques.

La correspondance échangée de 1949 à 1952 entre Matisse et Sœur Agnès de Jésus, la supérieure des dominicaines auxquelles la chapelle a été destinée, ornera également cette nouvelle salle. Un espace dont l’aménagement a été permis grâce au soutien financier des ›Patrons of the Arts’, une association de mécènes des Musées du Vatican à l’origine de nombreuses restaurations au sein du petit Etat.

Sœur Agnès de Jésus avait toujours défendu le projet de l’artiste, en dépit des critiques dont il faisait l’objet. Parmi les partisans du projet, on trouve également le Père dominicain Marie-Alain Couturier (1897-1954), fondateur de la revue «Art sacré», avec lequel le peintre – athée – correspondait régulièrement.

Un livre intitulé «Comme une fleur – Matisse et la Chapelle de Vence» sera publié à cette occasion en italien, anglais et français par les Musées du Vatican d’ici la fin de l’année. (apic/imedia/cp/ggc)

21 juin 2011 | 18:08
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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