Philippe Matthey

Evangile de dimanche: le temps de Dieu

Dès les origines et jusqu’à la fin des temps! Le temps de Dieu englobe toute l’histoire des humains, et bien plus car nous croyons qu’en lui il n’y a pas de limites. «Avec vous, tous les jours jusqu’à la fin des temps»: aujourd’hui s’achève l’Evangile de Matthieu qui avait été ouvert en son premier verset comme le livre des origines en parlant de la «genèse de Jésus-Christ».

Une manière de nous dire que l’histoire de Jésus accomplit toute l’histoire biblique et que ce qui se passe au temps de Pâques vient réaliser la promesse d’une alliance éternelle entre Dieu et l’humanité. Dieu qui a choisi de lier son destin à celui de sa créature et l’humanité qui a reçu ce choix comme une chance de grandir.

Deux expressions de la liturgie de ce jour nous donnent à méditer cet accomplissement comme un devenir. «En ce temps-là…». C’est ainsi que la traduction liturgique commence l’évangile d’aujourd’hui. Ce temps-là, c’est le temps des disciples et c’est le nôtre. Le rendez-vous donné aux siens en Galilée exprime la présence de Jésus ressuscité dans leur milieu de vie quotidienne.

Ce même rendez-vous nous est donné aujourd’hui, à nous qui venons de célébrer la Résurrection. Car Jésus ne cesse de s’approcher de nous pour nous parler par la voix de celles et ceux qui partagent nos vies et nous dire les mots de l’amour, de l’amitié et de la fraternité. C’est ainsi qu’il est vivant dans ce temps qui est le nôtre.

«L’événement de Pâques a fait éclater nos limites humaines du temps et de l’espace.»

«Pour les siècles des siècles…». Ces mots concluent nos prières de la messe. Ce qui est bon et qui fait du bien nous avons envie de le faire durer. Qui n’a jamais souhaité, dans un moment d’intense bonheur, que le temps s’arrête pour qu’on le goûte pleinement? La multiplication des siècles, bien loin d’arrêter le temps, en multiplie les effets.

L’événement de Pâques a fait éclater nos limites humaines du temps et de l’espace. La pierre roulée du tombeau a ouvert la vie plus loin et plus durable que la mort: désormais le Ressuscité envoie ses disciples pour prolonger ce qu’ils ont vécu vers toutes les nations. L’amour universel tient ses promesses: donné par le Père, reçu par le Fils et répandu par l’Esprit il réalise parmi nous et pour toujours ce qui est vécu en Dieu.

«D’un bout du monde à l’autre… je te donne aujourd’hui bonheur et longue vie sur la terre tous les jours!» La promesse de Dieu à Moïse est réalisée par Jésus qui aujourd’hui la renouvelle: «Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde». Voilà le dernier mot de Jésus dans l’évangile.

Bien loin d’être terminée, l’aventure est ouverte vers l’infini, là où sont envoyés les disciples. Ce qui était limité à la terre de Palestine il y a deux mille ans se déploie désormais aujourd’hui chez nous «au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit!»

Nous portons désormais ce même nom, nous autres, disciples d’aujourd’hui, pour donner ce que nous avons appris de la fidélité de Dieu. L’Amen qui termine nos prières ouvre une nouvelle page de l’histoire d’amour entre Dieu et les siens: Jésus nous donne la parole pour qu’à notre tour nous soyons des témoins vivants de sa présence!

Philippe Matthey | Vendredi 28 mai 2021


Mt 28, 16-20

En ce temps-là,
les onze disciples s’en allèrent en Galilée,
à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre.
Quand ils le virent, ils se prosternèrent,
mais certains eurent des doutes.
Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles :
« Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre.
Allez ! De toutes les nations faites des disciples :
baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit,
apprenez-leur à observer
tout ce que je vous ai commandé.
Et moi, je suis avec vous
tous les jours jusqu’à la fin du monde. »

«De toutes les nations faites des disciples: baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit» | © Flickr/Lawrence OP/CC BY-NC-ND 2.0
28 mai 2021 | 17:00
par Philippe Matthey
Temps de lecture: env. 3 min.
Partagez!