
Évangile de Dimanche: Moi et le Père sommes UN
L’image du berger, enracinée dans l’expérience des peuples nomades de l’Orient ancien, parcourt toute la Bible. Le pasteur aime son troupeau : attentif, il a pour mission de nourrir, prendre soin et défendre chacune de ses brebis. Il connaît ses brebis et veille sur elles. Dans l’Ancien testament, David est la figure du roi-berger, par excellence, préfigurant celle du Messie. Jésus reprend et accomplit cette figure.
«Mes brebis écoutent ma voix» À quoi reconnaît-on un proche? L’indice le plus parlant: c’est la voix! Quand on téléphone à un parent ou ami, on n’a pas besoin de s’identifier, on est reconnu d’emblée. La voix est très personnelle, avec ses inflexions propres. Elle peut être bienveillante, douce et tendre ou manifester de la distance. On peut se sentir accueilli ou, au contraire, percevoir qu’on n’est pas le bienvenu.
«Suivre, c’est accorder ses pas au rythme d’une relation qui se construit dans la proximité»
C’est dans la durée qu’une attention se développe, se vérifie et s’intensifie, comme un vis-à-vis. Par elle, adviennent connaissance et amour mutuels. La voix que l’on reconnaît signe une relation intime, familière, proche et réciproque.
«Moi, je connais mes brebis», dit Jésus. En effet, il rencontre les personnes dans leur réalité, accueillant leur désir, ouvrant leur cœur et leur être tout entier à un chemin de salut, là où leur horizon semblait bouché.
« Et elles me suivent»: suivre, c’est accorder ses pas au rythme d’une relation qui se construit dans la proximité ; faire route ensemble et devenir disciples ou compagnons de route, heureux d’avancer ensemble dans la synodalité comme le Pape François nous l’a appris.
«Appelé à être berger des autres, nous sommes chacun invités à devenir agneau à notre tour…»
Le récit poursuit par une ouverture incroyable: «Jésus, le bon pasteur, offre à ses brebis la Vie éternelle». Jésus ne parle pas ici de la vie biologique qui a une fin terrestre: la mort biologique.Il élargit notre conception de la vie: la Vie que Jésus promet n’est pas limitée par le seul fait d’être en vie; c’est une réalité d’un autre ordre: la Vie éternelle, une réalité qui dépasse la temporalité. La vie que je vous donne, c’est déjà pour aujourd’hui et cela dépasse notre vie terrestre, c’est pour l’éternité!
Avec le Christ, d’autres perspectives sont renversées: le berger, en consentant à donner sa vie pour ses brebis, est appelé à devenir agneau. Appelé à être berger des autres, nous sommes chacun invités à devenir agneau à notre tour. C’est bien là le chemin de la Vie éternelle: s’offrir par amour car seul l’amour a du prix, un amour désarmé et vulnérable, qui s’exprime en acte et en vérité. La Vie éternelle qui nous est promise prend racine ainsi, ici et maintenant, dans le quotidien des jours.
Cette bonne nouvelle confirme notre expérience: c’est lorsque nous aimons et nous donnons les uns aux autres que nous sommes heureux et que nous avons la joie de goûter déjà à quelque chose qui s’apparente à l’éternité et qui est de l’ordre de l’Unité.
«Rassemblés autour de notre nouveau Pasteur de l’Église catholique, apprenons, à l’image de notre Dieu, à devenir UN»
Jésus termine en disant: «le Père et moi, nous sommes un». Il pose là une réalité irrecevable pour un Juif qui confesse plusieurs fois par jour «écoute Israël, le Seigneur est notre Dieu, le Seigneur est Un», d’où l’opposition qui en surgira. Notre Dieu est UN et TROIS, c’est un Dieu qui nous déplace et nous ouvre. Nous laisserons-nous déplacer vers la Vie qui surgit de cette unité dans la diversité?
Rassemblés autour de notre nouveau Pasteur de l’Église catholique, apprenons, à l’image de notre Dieu, à devenir UN dans le multiple, à faire corps ensemble à la suite du Christ. Ce pasteur nous est donné pour nous apprendre à devenir toujours plus Un en Christ, dans le Père et dans l’Esprit, à devenir ensemble de bons bergers.
Sœur Nicole Lechanteur | Vendredi 9 mai 2025
Jn 10, 27-30
En ce temps-là,
Jésus déclara :
« Mes brebis écoutent ma voix ;
moi, je les connais,
et elles me suivent.
Je leur donne la vie éternelle :
jamais elles ne périront,
et personne ne les arrachera de ma main.
Mon Père, qui me les a données,
est plus grand que tout,
et personne ne peut les arracher de la main du Père.
Le Père et moi,
nous sommes UN. »
Les droits de l’ensemble des contenus de ce site sont déposés à Cath-Info. Toute diffusion de texte, de son ou d’image sur quelque support que ce soit est payante. L’enregistrement dans d’autres bases de données est interdit.