
Évangile de Dimanche: «Seigneur, toi, tu sais tout...»
Aujourd’hui, une nouvelle porte s’ouvre à nous et nous fait entrer dans une méditation sur notre mission et celle de l’Église. Comment le Christ s’y prend-il pour nous entrainer à sa suite?
Nous sommes avec les disciples et plus particulièrement Simon-Pierre, dans une scène de la vie quotidienne, celle de la pêche et d’une pêche infructueuse. Un homme que les disciples ne reconnaissent pas, les invite à jeter à nouveau le filet et le résultat alors est miraculeux: l’homme est reconnu, c’est le Seigneur. Mais ne nous laissons pas détournés par le miracle des poissons. Le signe est ailleurs.
D’abord, l’évangile ne parle pas de miracle. Il indique juste: «Voici comment Jésus se manifesta». Et si c’était notre question aujourd’hui. Comment Dieu se manifeste dans notre existence?
Dieu attend que je prenne une initiative et ici c’est Simon-Pierre qui dit à ses disciples, «je vais pêcher», sans leur imposer de venir avec lui. Mais les disciples vont le suivre: «nous y allons, nous aussi, avec toi». Ils ont donc travaillé toute la nuit et la pêche est un échec.
«Le Christ ne met pas le doigt sur l’échec, mais demande de Lui faire confiance»
C’est là que le Christ intervient. Il ne met pas le doigt sur l’échec de la nuit? Mais un dialogue essentiel s’engage: «Les enfants, auriez-vous quelque chose à manger?» c’est-à-dire, «j’ai besoin de vous». Il leur demande alors de Lui faire confiance et de jeter à nouveau les filets. Ayons confiance en Dieu. Nous sommes au cœur de la Bonne Nouvelle. Ce dialogue est fondé sur l’attention, par le Christ, de ce que fait l’homme et la réponse confiante qui lui est faite, ouvre non pas sur le «miracle» de la multiplication des poissons dans le filet, mais sur celui de la conversion de Simon-Pierre. N’y a-t-il pas aussi des miracles dans notre vie?
Les mots choisis sont là pour nous faire aller plus loin; «il passa un vêtement, car il n’avait rien sur lui et il se jeta à l’eau». Dans l’expression «car il n’avait rien sur lui», Simon-Pierre reconnaît alors sa pauvreté, sa fragilité, ses limites. Aussitôt, il «passa un vêtement, et il se jeta à l’eau». En faisant ce geste, il exprime alors sa dignité d’homme retrouvée. Il est comme relevé par la grâce…
«La vocation de Pierre surgit par cet appel à un repas, sur une rive ferme…»
Mais le miracle de la conversion continue. C’est Simon-Pierre seul, qui va tirer sur la rive le filet qui ne rompt pas. Par la métaphore de ce filet rempli, il y a là le signe du caractère universel de la Pâques. Aujourd’hui, nous continuons à vivre ce signe. Le risque de la confiance ouvre à l’abondance.
Prenons la mesure de la puissance de cette Parole. Les paroles mêmes de Jésus résonnent au plus profond de Simon-Pierre: «Je ferai de toi un pêcheur d’hommes». Sa vocation surgit par la métaphore du filet, prêt à se rompre, mais aussi par cet appel à un repas, sur une rive ferme où se tient le Christ ressuscité. Un «déjà là et un pas encore» qui nous dit quelque chose aussi de notre vie de foi et de l’espérance ainsi proclamée.
«Comment aujourd’hui ne pas penser au pape François, successeur de Pierre, qui vient de rejoindre cette rive ferme…»
Depuis Pâques, Jésus est déjà sur la rive ferme de l’éternité, tandis que notre chemin se poursuit encore pour l’y rejoindre. Tout homme, toute femme y est attendu.
L’Église est sur ce chemin. Comment aujourd’hui ne pas penser au pape François, successeur de Pierre, qui vient de rejoindre cette «rive ferme» pour partager le repas avec Son Seigneur. François a répondu pour l’Église, comme Simon-Pierre «Seigneur tu sais tout, tu sais bien que je t’aime» et toute sa vie s’est appuyée sur cette confiance.
Alors nous, qui sommes aussi l’Église: quelle est notre réponse aujourd’hui?
Frère Michel Fontaine OP | Vendredi 2 mai 2025
Jn 21, 1-19
En ce temps-là,
Jésus se manifesta encore aux disciples
sur le bord de la mer de Tibériade, et voici comment.
Il y avait là, ensemble, Simon-Pierre,
avec Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau),
Nathanaël, de Cana de Galilée,
les fils de Zébédée,
et deux autres de ses disciples.
Simon-Pierre leur dit :
« Je m’en vais à la pêche. »
Ils lui répondent :
« Nous aussi, nous allons avec toi. »
Ils partirent et montèrent dans la barque ;
or, cette nuit-là, ils ne prirent rien.
Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage,
mais les disciples ne savaient pas que c’était lui.
Jésus leur dit :
« Les enfants,
auriez-vous quelque chose à manger ? »
Ils lui répondirent :
« Non. »
Il leur dit :
« Jetez le filet à droite de la barque,
et vous trouverez. »
Ils jetèrent donc le filet,
et cette fois ils n’arrivaient pas à le tirer,
tellement il y avait de poissons.
Alors, le disciple que Jésus aimait
dit à Pierre :
« C’est le Seigneur ! »
Quand Simon-Pierre entendit que c’était le Seigneur,
il passa un vêtement,
car il n’avait rien sur lui,
et il se jeta à l’eau.
Les autres disciples arrivèrent en barque,
traînant le filet plein de poissons ;
la terre n’était qu’à une centaine de mètres.
Une fois descendus à terre,
ils aperçoivent, disposé là, un feu de braise
avec du poisson posé dessus,
et du pain.
Jésus leur dit :
« Apportez donc de ces poissons que vous venez de prendre. »
Simon-Pierre remonta
et tira jusqu’à terre le filet plein de gros poissons :
il y en avait cent cinquante-trois.
Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré.
Jésus leur dit alors :
« Venez manger. »
Aucun des disciples n’osait lui demander :
« Qui es-tu ? »
Ils savaient que c’était le Seigneur.
Jésus s’approche ;
il prend le pain
et le leur donne ;
et de même pour le poisson.
C’était la troisième fois
que Jésus ressuscité d’entre les morts
se manifestait à ses disciples.
Quand ils eurent mangé,
Jésus dit à Simon-Pierre :
« Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment,
plus que ceux-ci ? »
Il lui répond :
« Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. »
Jésus lui dit :
« Sois le berger de mes agneaux. »
Il lui dit une deuxième fois :
« Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment? »
Il lui répond :
« Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. »
Jésus lui dit :
« Sois le pasteur de mes brebis. »
Il lui dit, pour la troisième fois :
« Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? »
Pierre fut peiné
parce que, la troisième fois, Jésus lui demandait :
« M’aimes-tu ? »
Il lui répond :
« Seigneur, toi, tu sais tout :
tu sais bien que je t’aime. »
Jésus lui dit :
« Sois le berger de mes brebis.
Amen, amen, je te le dis :
quand tu étais jeune,
tu mettais ta ceinture toi-même
pour aller là où tu voulais ;
quand tu seras vieux,
tu étendras les mains,
et c’est un autre qui te mettra ta ceinture,
pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller. »
Jésus disait cela pour signifier par quel genre de mort
Pierre rendrait gloire à Dieu.
Sur ces mots, il lui dit :
« Suis-moi. »
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