Jérôme Jean Hauswirth

Fils de David, aie pitié de moi

Jéricho. Une des villes les plus célèbres du monde. La plus basse, près de 250 mètres sous le niveau de mer. Peut-être la plus vieille du monde? Puisque déjà habitée 8000 ans avant J.-C. Au milieu du paysage désolé de la Mer Morte, cette ville symbolise l’entrée en Terre Promise.

Juste après avoir franchi le Jourdain, elle était la dernière étape de 35 kilomètres qui menait les pèlerins à Jérusalem pour la Pâque. Jéricho, en hébreu, signifie «ville de la lune». Souvenir sans doute d’un vieux culte païen au Dieu de la nuit.

 

Eh bien c’est justement dans cette ville profonde, quasi enfouie, dans cette ville obscure adorant les ténèbres, c’est dans cette ville que Celui qui est la lumière du monde va vaincre la nuit où était enfermé le pauvre aveugle Bartimée.

 

Je commence par relever d’abord un premier contraste: Jésus marche. L’aveugle, lui, est arrêté, seul au bord du chemin. Jésus et ses disciples sont en mouvement. L’aveugle, lui, est immobile, statique.

Soudain, un cri. L’aveugle traverse la distance le séparant de Jésus par un appel poignant. «Jésus, fils de David, aie pitié de moi». Cela est instructif pour nous: Comment rejoindre celui qui est présent mais invisible à nos yeux? Eh bien… par le son, par la voix, par la parole… par une prière. Oui, par la prière, je rejoins vraiment celui qui est présent mais invisible à mes yeux.

 

Ce cri de Bartimée, n’est pas anodin. «Le fils de David», c’est le Messie de la promesse, celui qui vient combler les attentes essentielles. L’aveugle, et cela est étonnant, connaît l’identité de celui qu’il ne voit pas. Ainsi, il appelle… la bonne personne. Sans le voir, il reconnaît celui qui peut le sauver, Jésus, le Messie de la promesse.

 

Voici maintenant le deuxième contraste: Jésus s’arrête. Les hommes autour de lui s’immobilisent également. Et voilà que l’aveugle se met en route. Il jette son manteau, bondit et court vers Jésus. VOYEZ COMME LA SITUATION EST RENVERSEE! Le Jésus en mouvement est immobile; l’aveugle arrêté accourt vers Lui.

 

On est passé de l’immobilité au mouvement. Quelle est la cause de ce nouveau mouvement ? Pourquoi Jésus s’est-il arrêté et pourquoi l’aveugle court-il maintenant vers Jésus ?

 

La foi est cause du mouvement de l’aveugle et de l’arrêt de Jésus!… LE MERVEILLEUX ELAN DE LA FOI. Jésus a dit «appelez-le»… Et on dit personnellement à Bartimée «confiance, lève-toi, il t’appelle». Et voilà l’aveugle se mettant en mouvement!

 

Que c’est beau! Entendez et voyez comme avec la foi tout change! Le monde devient complètement différent; ce qui jusque-là était immobile devient mobile, ce qui était insensé prend sens, ce qui était perdu peut être sauvé.

 

«Ta foi t’a sauvé», lui dira d’ailleurs Jésus au final.

FONDAMENTALEMENT, CE QUI MET EN MOUVEMENT, C’EST LA CONFIANCE.
EN DEFINITIVE, CE QUI SAUVE, C’EST LA FOI!

 

La foi est une merveille, une vertu extraordinaire! Elle a permis à l’aveugle de voir qui était Jésus. La foi est toujours liée à la vison, elle permet de voir le vrai, au-delà du visible. La foi permet de voir ce qui invisible pour les yeux mais plus réel encore que le visible. Avec la foi nous voyons plus loin et plus profond que ce que notre intelligence peut appréhender. Avec la foi nous pouvons affirmer des choses étonnantes comme Jésus est Dieu, Marie est Mère et Vierge, Jésus nous a sauvés sur la Croix, Jésus est ressuscité. Ces affirmations ne sont pas absurdes, vides de sens, mais elles dépassent notre entendement. Par la raison, nous pouvons dire au maximum qu’il n’est pas déraisonnable que de les affirmer. Mais par la foi, nous pouvons aller encore plus loin, nous pouvons aller jusqu’à dire que ces affirmations sont vraies!

Que retenir de tout ceci? D’abord reconnaître, avec humilité,  comme Bartimée, que bien souvent nous sommes au bord du chemin, dans la nuit, dans des situations profondes et oppressantes. Ensuite croire que Jésus passe, même si nous ne le voyons pas. Jésus ne vole pas sur les nuages, il n’est pas un planeur dans le ciel! Au contraire, il est celui qui veut nous rejoindre dans nos nuits les plus profondes. IL VEUT NOUS REJOINDRE DANS NOS FAIBLESSES ET NOS FRAGILITES, AU PLUS BAS. Il passe, il s’abaisse, il est en mouvement alors que nous, nous sommes immobiles et statiques.

 

Et alors très concrètement que faire? Eh bien l’appeler pardi! «Fils de David, aie pitié de moi ». IL FAUT TRAVERSER LA DISTANCE QUI NOUS SEPARE DE LUI PAR LA PRIERE: JESUS ECOUTE NOS APPELS, il ne continue pas sa route quand nous l’appelons. Il a souci de nos cris et de nos souffrances. Entendez dans l’évangile! Il s’arrête et dit «appelez-le». Et les disciples disent à Bartimée: «confiance, lève –toi, il t’appelle».

Eh bien moi je vous dis aujourd’hui: confiance, levez-vous, il vous appelle. Allez lui dire en personne ce que vous avez à lui dire. Allez à l’église durant la journée, mettez-vous à genoux, et parlez à cœur ouvert! Il sait bien ce que vous allez lui demander, et pourtant il veut l’entendre de votre bouche. Le but de notre prière n’est pas d’informer Dieu de ce dont nous avons besoin: NOTRE PRIERE NE CHANGERA PAS DIEU, MAIS ELLE NOUS CHANGERA NOUS.

 

La prière nous dispose à accueillir ce que Dieu veut nous donner.

Entendez comme c’est beau: DIEU NOUS PRIE DE LE PRIER POUR QUE NOUS ACCUEILLIONS CE QU’IL VEUT NOUS DONNER.

 

Seigneur, je suis l’aveugle sur le chemin.
Seigneur Jésus, fils de David, tu es là, mais je ne te vois pas.
Apprends-moi à prier devant l’invisible de ta présence.
Fais grandir mon désir de te parler, de te confier mes joies et mes peines.

Seigneur tu m’appelles. Tu me veux en mouvement, tu veux me sauver.
Fais grandir ma foi pour que je puisse venir à toi.
Je veux avancer avec toi vers Jérusalem où tu vas donner ta vie.
A ta suite, je veux marcher sur tes pas sur le chemin de la vraie vie.

 

Amen.
Père Jérôme Jean

26 octobre 2012 | 12:27
par Jérôme Jean Hauswirth
Temps de lecture : env. 4  min.
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