Le Diable et le Bon Dieu: interminable histoire

Terrible Ironie! Benoît XVI vient de créer en grande pompe vingt-deux cardinaux et de les déclarer «Princes de l’Eglise»! Dans quelques jours, nous lirons son beau message pour l’ouverture du Carême, une méditation dont la substance est tirée d’une phrase de l’Epître aux Hébreux: «Faisons attention les uns aux autres pour nous stimuler dans la charité et les œuvres bonnes». Or, dans le même temps, l’Eglise romaine plonge dans l’un des pires scandales de l’Histoire, qui remonte à la surface judiciaire et médiatique: les vols d’enfants en Espagne sous le Franquisme.

Il ne manquait plus que ça! Des dizaines de milliers d’enfants (on parle même de 300’000) arrachés à leurs géniteurs par des religieuses et des religieux sous prétexte de les arracher à la «peste communiste» pour les «offrir» à des familles fidèles à l’Eglise! Et le comble: le rôle joué dans cette sombre affaire par des membres de l’Opus Dei, institut devenu plus tard l’un des appuis majeurs de Jean-Paul II. On se croirait dans un vulgaire roman anticlérical.

Le pape actuel ne «mérite» pas ça. C’est un homme humble. Il tente de répondre aux «missions stratégiques» assignées jadis par son prédécesseur, notamment la réconciliation avec Ecône. Echec total! La Fraternité Saint-Pie X, qui a trahi jadis les démarches du Cardinal Ratzinger et l’espoir de Jean-Paul II, méprise le pape actuel. En dépit  des sourires et courbettes hypocrites de Bernard Fellay, son Supérieur général, elle s’obstine à refuser d’admettre des décisions majeures de Vatican II.

Voilà beaucoup de douleurs au sein du catholicisme romain. Le Grand Diviseur, vous connaissez? Si vous ne croyez pas au bon Dieu, croyez au diable: cet hyperactif est en permanence aux aguets de nos fragilités. Aimez l’Eglise! Elle le mérite au nom de Jésus Christ!

Albert Longchamp