Homélie du 14 mai 2017 (Jn 14, 1-12)
Mgr Thomas Gullickson, nonce apostolique en Suisse – Église Notre-Dame de Grâce, Orbe
Au centenaire de Notre-Dame de Fatima, Sainte Marie, Mère de Dieu,
Porte d’accès à son Fils Jésus, le Chemin, la Vérité et la Vie, qui va vers le Père
Je dois confesser que je suis très content de pouvoir célébrer la messe ici à Orbe au mois de mai en cette année du centenaire des apparitions à Fatima. Ici en Suisse notre fête coïncide avec la fête des mères! Célébrons alors la Mère de Dieu, la Vierge Marie, notre Mère céleste et confions-lui nos mamans, encore vivantes ou déjà décédées!
«Thomas lui dit: «Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment pourrions-nous savoir le chemin?» Jésus lui répond: «Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie; personne ne va vers le Père sans passer par moi.»
Notre foi catholique est christocentrique, centrée sur la personne et l’œuvre de Jésus, le Fils unique du Dieu vivant et le Sauveur du monde. C’est Jésus, qui par sa mort sur la croix et sa glorieuse résurrection a vaincu le péché et la mort, c’est Lui, Jésus qui est le Roi de l’Univers.
Jésus, accessible à travers Marie
Notre porte d’accès à ce mystère de Jésus, Lui qui est le chemin vers le Père, c’est Marie, sa Mère. Jésus se rend accessible à nous à travers Marie, Mère de Dieu, qui, par le don de Jésus sur la Croix, est aussi notre Mère et, comme l’enseigne le Concile, la Mère de l’Eglise. Aujourd’hui nous célébrons un jubilé très spécial, attaché à la maternité de Marie, qui est apparue il y a cent ans à Fatima, au Portugal, à trois enfants, deux filles et un garçon.
Le monde d’aujourd’hui semble parfois trop bouché et il a donc grandement besoin du message de Fatima. Nos adultes particulièrement ont besoin de considérer les messages reçus par trois enfants à Fatima, de la part d’une femme très belle, qui bientôt disparaissait à leurs yeux. Notre Eglise catholique aujourd’hui doit connaitre mieux la vérité qu’au centre de tout ce qui est vital pour le salut du monde se trouve le cœur d’une femme, le cœur immaculé de Marie, qui non seulement attire et émeut, mais qui commande.
Depuis cent ans Fatima souligne admirablement ce qu’il y a d’essentiel dans l’histoire de notre salut en Christ et par l’église, épouse du Christ.
«Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie; personne ne va vers le Père sans passer par moi.»
Plus que jamais, aujourd’hui il y a des gens qui rejettent Jésus, notre unique espérance pour l’éternité. Nous voyons cela par le fait qu’on rencontre toujours encore des gens qui, avec une certaine obstination, tournent le dos à Marie. Certains d’entre eux prétendent être spirituel ou religieux, mais ils refusent de se plier, d’incliner la tête dans une vénération filiale envers l’Église qui présente fidèlement la doctrine de Marie, l’Immaculée.
Ils s’opposent à la haute culture représentée par la belle dame de Fatima. Par manque d’amour pour la Mère, et donc pour l’Église de Dieu, ils n’ont pas de temps pour le Fils, l’unique Sauveur du monde.

Regarder ces enfants
Cent ans après les événements de Fatima, je voudrais simplement dire qu’il est plus important que jamais de regarder ces enfants en face.
Deux d’entre eux seront canonisés et présentés à la vénération de l’Église universelle maintenant, à l’occasion du pèlerinage du pape au Portugal. Petits et pauvres ils nous rappellent que les relations interpersonnelles, familiales, la vie du cœur, est ce qui mène à Dieu, Dieu tout-puissant et éternel qui nous sauve tous et chacun, par son Fils, né de la Vierge Marie dans la grotte de Bethléem.
C’est ainsi dans l’Eglise et ce fut toujours ainsi. De grandes choses proviennent souvent de la bouche des petits. Plus d’un millénaire avant les apparitions à Fatima, le grand saint Augustin dans ses confessions a attribué à un enfant l’impulsion décisive pour sa conversion au christianisme. Dans un moment de crise, saint Augustin a entendu un enfant fredonner en latin: «Tolle, lege, tolle, lege», «Prends et lis!».
Le message de Fatima confié à trois enfants
Immédiatement Augustin a ouvert la lettre de saint Paul aux Romains. Il a lu seulement deux versets (13,13-14): «Conduisons-nous honnêtement, comme on le fait en plein jour, sans orgies ni beuveries, sans luxure ni débauches, sans rivalité ni jalousie, mais revêtez-vous du Seigneur Jésus Christ; ne vous abandonnez pas aux préoccupations de la chair pour en satisfaire les convoitises». Le message de Fatima appelle à la conversion non par la voix autorisée du Pape, ou d’un archevêque ou même d’un curé, mais avec des mots qui sont confiées à trois enfants par une belle dame, Notre-Dame de Fatima!
Le défi de notre temps est de trouver Dieu, éternel, vivant et vrai, même dans ce qui est réputé infantile, dans ce témoignage radical de la volonté de Dieu pour le monde qui nous est communiqué par le cœur de la Vierge Marie. Il s’agit d’une culture moins institutionnelle, mais plus vitale, que l’Église doit récupérer pour elle-même par l’identification avec Marie Mère de Dieu.
Que Dieu nous aide à ouvrir notre cœur au message de Fatima, aux impulsions du Saint-Esprit pour l’Église de notre temps!
Loué soit Jésus Christ!
5e dimanche de Pâques et 100 ans des apparitions de Fatima
Lectures bibliques : Actes 6, 1-7; 1 Pierre 2, 4-9; Jean 14, 1-12
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