Homélie du 01 février 2015
Prédicateur : Chanoine Antoine Salina
Date : 01 février 2015
Lieu : Basilique de l’ Abbaye de St-Maurice
Type : radio
»
« On était frappé par son enseignement et il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les autres. »
Qu’a dit notre Seigneur ce jour-là à la synagogue ?
– Si l’ on regarde chez Marc un peu plus loin :
Alors que Jésus était dans une maison à Capharnaüm, annonçant la parole, on lui amena un homme paralysé – ses premiers mots furent : » Mon enfant, tes pêchés sont pardonnés " – c’est ensuite seulement qu’il le guérit de son infirmité physique pour souligner son pouvoir de redonner vie.
L’évangéliste Luc nous dit que, s’adressant aux habitants de Nazareth, Jésus leur annonce, citant les Ecritures : » L’Esprit du Seigneur est sur moi, Il m’a envoyé, porter la Bonne Nouvelle aux Pauvres, annoncer aux captifs leur libération. «
Si Jésus impressionne par l’autorité de son enseignement, c’est aussi parce qu’il va plus loin que les scribes et les détenteurs traditionnels de la Parole qui perpétuent l’enseignement de leurs maîtres.
Nous le voyons régulièrement en prière, en communion avec le Père et finalement le Christ se rend témoignage à lui-même. Cet enseignement semble donc bien toujours nous amener à nous ouvrir à son message de salut et de libération. Et c’est bien ce qui se passe ici lorsque, apostrophé par l’Esprit qui emprisonne l’homme :
» Que nous veux-tu Jésus de Nazareth, es-tu venu pour nous perdre … tu es le Saint de Dieu " le Seigneur le fait taire et lui ordonne de quitter celui qu’il a investi…
Tous les miracles que Jésus accomplit sont donc subordonnés à la Bonne Nouvelle du salut et de la délivrance.
Devons-nous considérer que ce temps de guérison est fini ? Nous avons la preuve de miracles postérieurs au temps du Christ à Lourdes ou dans d’autres circonstances rapportées par l’Histoire.
Mais finalement beaucoup de maladies, qu’elles soient physiques ou psychiques ne sont pas guéries aujourd’hui, pas plus qu’il y a deux mille ans. – Et pourtant, le message reste toujours aussi fort : c’est le pardon que Jésus apporte à l’humanité – c’est la vie qu’il nous redonne et nous sommes toujours confrontés à notre liberté : Que choisirons –nous ?
Ferons-nous comme les scribes et les pharisiens qui pour beaucoup se sont raidis contre ce message, sentant leur position menacée, alors même qu’ils auraient dû disposer de plus de clés pour comprendre et accueillir ?
Ou bien arriverons-nous, à l’instar de la foule qui l’entoure, à être émerveillés de cet enseignement qui tranche radicalement avec les propos de ceux qui chargeaient le peuple de fardeaux insupportables ?
Cette libération, ce pardon, cette vie redonnée sont le centre du message évangélique et nous devons comprendre que c’est non pas à quelques privilégiés que cela s’adresse mais à toute notre humanité.
Moïse, parlant du prophète à venir, exhorte Israël à se préparer à l’entendre ; il avertit également que nul ne saurait dire au nom de Dieu une parole qui ne lui aurait pas été prescrite ; notre baptême fait de nous des prophètes.
Ce royaume annoncé, nous savons qu’il n’est pas d’ici – ainsi, en tant que chrétien, nous sommes dans ce monde et pas de ce monde. Le Royaume de Dieu ne se juxtapose pas simplement à notre quotidien, mais bien plutôt il l’englobe, le transforme, lui donne son sens et nous amène à considérer que tout conduit à cette réalité que le Seigneur nous dévoile.
Ainsi peut-être convient-t-il de visiter nous aussi les coins obscurs de notre âme et de faire l’expérience d’un choix qui nous libère.
Nous ne sommes pas parfaits et ne pouvons en aucun cas nous prévaloir d’une quelconque supériorité sur qui que ce soit. Par contre, le monde attend de nous que nous soyons la preuve vivante que la grâce du salut et de la vie agit en nous et que nous montrions le visage d’hommes et de femmes libérés et pardonnés. Emerveillons-nous comme la foule de la synagogue, de cet enseignement nouveau donné avec autorité.
Le Pape François nous confirme, en bon pasteur, quelle est la voie à suivre ; c’est sans doute aussi pour cela que sa parole dépasse largement les frontières de l’Eglise.
En ces temps difficiles que l’humanité traverse, où la paix semble tellement menacée, sachons nous démarquer des discours réducteurs.
Ayons le courage d’envisager les événements dans un contexte plus large qui laisse la place à la compréhension de l’autre.
Frères et sœurs, le Christ fait sauter nos chaînes, d’ores et déjà, nous sommes invités à témoigner qu’IL nous sauve.
Amen
4e dimanche du temps ordinaire
Lectures bibliques : Deutéronome 18, 15-20; Psaume 94 (95); 1 Corinthiens 7, 32-35; Marc 1, 21-28
Les droits de l’ensemble des contenus de ce site sont déposés à Cath-Info. Toute diffusion de texte, de son ou d’image sur quelque support que ce soit est payante. L’enregistrement dans d’autres bases de données est interdit.




