Homélie du 03 avril 2015

Prédicateur : Abbé Nicolas Bessire
Date : 03 avril 2015
Lieu : Eglise Ste-Marie, Bienne
Type : radio

Chers frères et sœurs,

Au moment où le Christ meurt en croix, tout ce qu’il a semé semble anéanti. La mort paraît triompher de Celui qui disait: « Je suis la vie! » Pourtant, c’est ce jour-là que tout commence vraiment. Aujourd’hui, nous célébrons la victoire du Christ.

La victoire de la croix. A l’eucharistie, nous chantons après la consécration: « Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus! » Paul faisait de, la croix du Christ un motif de fierté. Jean, dans le récit de la Passion que nous venons de lire, ne présente pas la mort du Christ comme un échec, mais au contraire comme un accomplissement, une manifestation de gloire, il souligne en effet la maîtrise du Christ sur les évé­nements, sa liberté, sa dignité face à ceux qui l’accusent et le condamnent.

La couronne d’épines sur sa tête, le manteau rouge sur ses épaules, sa position assise sur l’estrade du « Lithostrotos » sont évoqués comme des signes de sa royauté qui n’est pas de ce monde. Et la croix apparaît comme un trône où le Christ Roi fait naître l’Église dans l’eau et le sang de son côté ouvert.

La victoire de la vie. Le Vendredi saint est pour les chrétiens la célébration d’une attente. En revivant les souffrances et la mort de Jésus, nous attendons sa Résurrection, jaillissement de la Vie en lui et en nous, les membres de son corps.

Nous attendons Pâques, car nous voulons accueillir la Vie du Ressuscité dans notre être crucifié par le péché, l’échec et la faiblesse. Nous savons que la mort humaine n’a pas le dernier mot. La croix est signe de passage de la mort à la vie.

Faire le signe de la croix est plus qu’un rite d’appartenance et d’identité chrétienne. C’est un acte d’espérance. Le Christ nous emporte avec lui vers la Vie du Père, dans l’amour de l’Esprit.

La victoire de l’amour. Le récit de la Passion nous fait assister à un déchaînement de haine à l’égard du Messager de la tendresse de Dieu. Cette vague déferlante de violence ne l’a pas abattu. Il a fait face, triomphant du mal par le bien jusque sur la croix où il dispense la miséricorde et le pardon.

La croix est salut parce qu’elle est don d’amour infini. L’amour du Christ est vainqueur. Cet amour sauve le monde. Il est le brasier capable d’enflammer nos pauvres cœurs durs, égoïstes, vindicatifs et insouciants, pour les faire battre d’amour vrai et de don de soi pour le Seigneur et pour les autres.

Le Crucifié nous associe à sa victoire. C’est la victoire de la Vie sur la mort, de l’amour sur la haine. Accueillons le don qui nous est fait et marchons à la suite du Christ vers la Vie dans l’amour.»

Nicolas Bessire, isaïe, Hebreux, Jean, passion, mort, resurrection

Célébration de la Passion et de la Mort du Seigneur

Lectures bibliques : Isaïe 52, 13 – 53, 12; Psaume : 30 (31); Hébreux 4, 14-16 ; 5, 7-9; Jean 18, 1 – 19, 42

3 avril 2015 | 09:39
par Barbara Fleischmann
Temps de lecture : env. 2  min.
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