Homélie du 03 mai 2015
Prédicateur : Edith Birbaumer, assistante pastorale
Date : 03 mai 2015
Lieu : Eglise Saint-Paul, Lucerne
Type : tv
Chères paroissiennes, paroissiens, chères téléspectatrices, téléspectateurs,
Un déménagement dans une nouvelle localité est toujours un défi. Son organisation coûte cher, et il faut aussi beaucoup d’énergie pour s’intégrer. Beaucoup de questions nous préoccupent alors, par exemple comment est-ce que les habitants vont nous accepter ? Il suffit de participer à un cours ou à une société locale pour la première fois pour faire, en moins intense, la même expérience. En tant que nouveau, les autres nous observent.
C’est ce qui arrive aussi à Paul. Les Actes des apôtres rapportent qu’il cherchait à s’intégrer à la jeune communauté chrétienne de Jérusalem. Mais les gens le connaissaient en tant que Saul, celui qui persécute les chrétiens, et ils le rencontrent avec beaucoup de réticence. Il est nécessaire que Barnabas, un membre de cette communauté, se fasse son avocat. Il parvient à convaincre ses amis qu’un homme peut changer. Et finalement les premiers chrétiens de Jérusalem vont accepter Paul, grâce à la médiation de Barnabas.
Autrefois comme aujourd’hui, l’intégration nécessite des hommes de bonne volonté de part et d’autre : ceux qui sont prêts à intégrer d’autres, et ceux qui sont prêts à s’intégrer. L’intégration ne se fait pas, si l’on en reste à des mesures uniquement techniques et administratives. Elle peut par contre réussir lorsque des personnes se font les médiatrices des nouveaux arrivants.
Barnabas a agi dans le sens de l’Esprit Saint, car dans la Bible l’action de l’Esprit Saint est décrite comme intercession, soutien et réconfort.
Les nouveaux venus se trouvent presque toujours en position de devoir s’expliquer. Les anciens veulent savoir à qui ils ont à faire. Qu’elle soit verbalisée ou non la question de l’identité est là : Qui donc est cette personne ?
Lorsque vous devez vous présenter à quelqu’un ou à un groupe, qu’est-ce que vous dites de vous ? Certainement votre nom, prénom, votre activité, peut-être votre âge, votre état civil. Ces faits, ces données ne disent rien de votre personnalité. Qu’est-ce qui vous distingue ? Ce n’est pas si simple de se décrire à d’autres personnes.
Jésus était face à une tâche encore plus complexe. Il devait non seulement se décrire comme personne, mais aussi expliquer la compréhension qu’il avait de lui-même comme fils de Dieu. Dans l’évangile de saint Jean, Jésus, à diverses étapes de sa vie, donne 7 images très fortes. Il décrit son importance pour le monde, en disant :
– Je suis le pain de vie
– Je suis la lumière du monde
– Je suis la porte
– Je suis le bon berger
– Je suis la résurrection et la vie
– Je suis le chemin, la vérité et la vie
– Et je suis la vraie vigne
A travers ces images archétypales chacun de nous pourrait, peut, imaginer quelque chose. Elles s’enracinent toutes dans le concret de la vie.
Jésus choisit vers la fin de sa vie l’image de la vraie vigne, que nous avons entendue dans l’évangile d’aujourd’hui. Alors qu’il voit l’étau se resserrer autour de lui, que le monde, avec ses propres lois, lui est de plus en plus hostile. Il parle alors souvent de son prochain départ. Il veut préparer ses amis à une vie et à une foi sans sa présence physique. Dans cette atmosphère d’adieu, ses paroles se font plus insistantes.
C’est presque en les implorant qu’il leur demande plusieurs fois :
« Demeurez en moi et moi en vous ». « Rester en lien » indique que nous, les humains, nous sommes déjà fondamentalement connectés à Dieu. Nous n’avons pas d’abord à faire des rituels, des bonnes actions, pour être connecté. Parce que nous sommes des créatures, créées et animées par Dieu, nous avons déjà en nous toutes les potentialités pour une vie en union avec Dieu.
Jésus s’adresse à la communauté et à l’individu. Au cercle de ses disciples et à nous, la communauté chrétienne, il demande : « demeurez en lien avec ce que je vous ai transmis, et restez unis. Autrement mon œuvre tombera en ruines. » Son exhortation est valable pour chaque membre de cette communauté et donc pour nous personnellement : ne te sépare pas de ce qui te nourrit. Celui qui se sépare de la force de vie de Dieu ne peut plus porter de fruits, ni pour lui, ni pour la communauté.
On retrouve à d’autres endroits de la Bible ce terme « fructifier». Jamais il ne s’agit d’un revenu ou d’un profit au sens économique. Dieu veut, grâce à sa puissance de vie, nous amener à un plus grand épanouissement comme individu et comme communauté.
Si nous regardons cette grappe de raisin, il est évident que tous les grains sont très différents. Chacun à son propre goût, sa texture. Ils sont plus ou moins charnus, certains sont plus ou moins sucrés ou acides : tout comme les humains.
Lorsque nous soignons notre union à Dieu, comme individu, nous recevons la force de nous épanouir, de grandir en humanité. Et lorsque nous tous, nous portons des fruits abondants, alors notre communauté devient comme ces grappes de raisins vigoureuses portées par le cep de Dieu. Des raisins qui mis ensemble produisent un vin savoureux. Car il a le goût de la vie en abondance.»
5e dimanche de Pâques
Lectures bibliques : Actes 4, 8-12; Psaume 117 (118); 1 Jean 3, 1-2; Jean 10, 11-18
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