Homélie du 12 octobre 2014
Prédicateur : Père Patrice Gasser
Date : 12 octobre 2014
Lieu : Ecole des Missions, St-Gingolph
Type : radio
Frères et sœurs, les textes d’aujourd’hui nous parlent du Royaume des cieux que Jésus est venu initier sur la terre. C’est comme un festin de noces ; les jeunes imaginez ce que vous vivrez un jour ! Les anciens rappelez-vous le jour où vous avez célébré votre mariage et exprimé votre amour devant Dieu, devant vos parents et vos amis ; rappelez-vous les rêves qui vous habitaient, l’émotion qui vous a étreint quand vous vous êtes dit oui pour toute la vie, oui dans la santé et dans la maladie, dans la richesse et dans la pauvreté ; quelle joie d’entrer en alliance, de commencer une nouvelle vie à deux. Dans ce texte de st Matthieu, il s’agit d’une joie encore plus belle, celle des noces entre Dieu et l’humanité ; parce que Dieu veut avoir une relation personnelle avec chacun de nous. C’est la 1ère bonne nouvelle de ce texte, Dieu veut nous inviter à la joie, joie de nous retrouver tous avec Lui qui nous crée et nous sauve chaque jour. Le royaume c’est la joie d’être aimé et de grandir dans l’amour.
Le tragique de ce texte c’est que les premiers invités n’acceptent pas ; ils ont des tas de choses à faire qui sont bien plus importantes : un travail à finir, une bonne affaire à conclure, ou autre chose et ils refusent ! Ils oublient l’essentiel ; ils n’ont pas vu le plus important ! Mais Dieu n’en reste pas là, Il est tenace, Il a préparé un super banquet et il ne veut pas perdre tout ce qu’il a mis en place pour ce festin de noces. Il demande à ses messagers d’aller sur les chemins et d’inviter les bons comme les mauvais. C’est son royaume et Il a le droit de faire ce qu’Il veut ! Et puis Il nous connait ; il sait que nous sommes mélangés, à la fois bon et mauvais, capables du meilleur comme du pire ! Et la salle du festin est remplie. Dieu ne se décourage pas ; s’il y a des problèmes, il trouve des solutions ! et il veut que beaucoup participent à sa joie et Il réalisera son rêve.
Cela rejoint ce premier texte du prophète Isaïe : sur sa montagne, Dieu invite tous les peuples ; Il réalise son rêve de rassembler toute l’humanité à la même table pour faire la fête ; et pour cela, il sauve les hommes : Il les libère de la tristesse et du mal, de leurs esclavages et de la violence. Imaginez un peu : ça sentira bon comme quand les mamans font les biscuits de Noël, ou comme quand on se rassemble pour fêter un anniversaire. Il y aura des gens de partout : des black avec un sourire éclatant, des vietnamiens qui inclinent doucement la tête, des hutus à côté des tutsis, des allemands avec des juifs, des genevois avec des valaisans et les suisses romands à côté des suisses allemands. Ce que nous n’arrivons pas à faire, Dieu le fera. Si les Kurdes et les Turcs n’y sont pas arrivés, Dieu y arrivera ; si les Irakiens et les Lybiens ont échoué, Dieu réussira ! Si les européens n’y parviennent pas, Dieu le fera. C’est notre espérance, frères et sœurs, Dieu réussira où nous échouons. Un jour toute l’humanité sera réunie dans sa joie.
Ces deux paraboles sont déjà en train de se réaliser : D’un mal Dieu fait naitre un bien : les autorités juives ont refusé de reconnaitre en Jésus le Fils de Dieu ; qu’à cela ne tienne ; elles ont ouvert la porte du Royaume aux païens du monde entier; et l’église continue à s’ouvrir ici et ailleurs à tous ceux qui reconnaissent en Jésus l’envoyé du Père. Dieu veut remplir la salle des noces, Il a envoyé ses messagers aux carrefours du monde pour inviter à la fête.
La messe est comme ce repas de noces ; Dieu n’a pas choisi du requin pour les japonais, du babouin fumé pour les gens de la savane, du cerf pour les chasseurs ou du chien pour les chinois. Non, Dieu a choisi la nourriture la meilleure, et la plus sublime : Il a accepté que son fils devienne mystérieusement notre nourriture. Jésus nous a tellement aimé, il a souffert jusqu’à mourir pour nous sauver et cela nous donne le vrai point de béatitude et la joie la plus profonde. Le meilleur des pères n’a pas hésité à offrir son fils, le vrai pain du ciel qui satisfait tous nos désirs. Il n’y a pas de plus grand cadeau : C’est le mystère de l’amour divin qui pénètre nos cœurs humains. Nous en avons de la chance !
Mais il y a un dernier mais ; il y a cette personne qui est entrée dans la salle de noces sans s’habiller dignement. Elle y est entrée comme on va à la Migros ou de l’autre côté de la rue. Elle n’a pas compris, elle n’a pas vu la grandeur de ce que Dieu fait ; elle ne s’est pas habillée le cœur pour recevoir Dieu ; elle n’a pas réalisé la chance qu’elle a. Dieu n’accepte pas cette attitude. Nous les chrétiens sommes privilégiés de savoir que Dieu nous aime, qu’Il a accepté que son fils meure pour nous réconcilier avec Lui. Nous avons beaucoup de chance et cela nous oblige à être attentif à tout : notre regard sur la vie, notre écoute de Dieu, notre accueil des autres. Pas facile d’être chrétien !
Comme chrétiens nous devons partager le rêve de Dieu ; nous avons à changer notre regard sur les autres et sur la création. La nature est tellement belle ! Dieu est tellement bon ! Alors faisons de notre mieux pour regarder, écouter, aimer et servir ; et apprenons la langue que tous comprennent, la langue de la reconnaissance et de la bienveillance. Le Père nous a tout donné ; nous ne pouvons que le remercier ! Nous chrétiens, nous en sommes les témoins et les messagers, nous sommes envoyés partout pour inviter à son festin. Oui nous recevons tant de Dieu, et nous ne le voyons pas ! Ouvrons nos yeux ! Ouvrons nos cœurs ! Et alors le royaume des cieux sera là !»
28e dimanche du temps ordinaire
Lectures bibliques : Isaïe 25, 6-10a; Psaume 22; Philippiens 4, 12-14.19-20; Matthieu 22, 1-14
Les droits de l’ensemble des contenus de ce site sont déposés à Cath-Info. Toute diffusion de texte, de son ou d’image sur quelque support que ce soit est payante. L’enregistrement dans d’autres bases de données est interdit.




