Le bon samaritain (fresque à la cathédrale St-Joseph de Marseille)
Homélie

Homélie du 13 juillet 2025 (Lc 10, 25-37)

Chanoine Jean-Jacques Martin – Basilique de l’Abbaye de Saint-Maurice

Je pense que vous serez d’accord avec moi pour dire que, en nous racontant la parabole que nous venons d’entendre, le Christ voudrait nous provoquer à un renversement dans le regard que nous portons sur les autres.

Suis-je un bon prochain ?

Désormais, la question n’est plus : « Qui est mon prochain ? » mais « de qui je me fais le prochain ? »
Le prochain ce n’est pas toujours les autres ; c’est aussi moi quand je me rapproche d’eux, quand je me rapproche de ma famille, de ceux et celles avec qui je travaille, des membres de ma chorale liturgique, des blessés de la vie, des malades, des déprimés. Actuellement, les moyens de communication modernes nous permettent de nous faire proches du monde entier. En toutes circonstance, nous pouvons nous poser cette question : « Suis-je un bon prochain ? Suis-je capable de donner des raisons de vivre et d’espérer ?

Aujourd’hui, plus que par le passé, à cause de la déchristianisation, on parle de synodalité, le pape François nous a dit de nombreuses fois d’aller dans les périphéries !

Mais, finalement, qu’est-ce que cela change ?
Il y a de moins en moins de personnes lors des célébrations dans les églises, il y a de moins en moins de personnes qui sont d’accord de s’engager en Eglise. Il y a de moins en moins de personnes dans nos chorales liturgiques.

Alors on baisse les bras ?
Alors on retrousse les manches ?

Adopter le regard même de Jésus

La première réflexion, le premier réflexe, c’est d’adopter le regard même de Jésus. Ce n’est donc pas d’abord de recruter pour l’institution Eglise. Ce n’est pas non plus de la publicité pour le produit Evangile, pour le chant grégorien ou les messes avec orchestre. Ce n’est pas une entreprise pour faire des programmes de conquêtes idéologiques.

C’est une attitude du cœur, du cœur de Jésus : nous sommes au cœur même de la foi. Jésus n’est pas seulement un guide ou un compagnon, Jésus est ma vie.

Le bon samaritain nous donne un bel exemple justement de la vie, et des raisons d’espérer. Il ne faut pas prendre sa place, ne pas résoudre pour lui le problème de son avenir. Ce n’est pas savoir à sa place et pour lui ce qu’il y a à faire.
A un certain moment il faut apprendre à s’effacer, à disparaître pour laisser autrui être lui-même.
C’est en nous aimant à l’extrême que Jésus s’est fait notre prochain. Et aujourd’hui, il nous adresse son commandement : « Va et toi aussi, fais de même ! »

Le premier ouvrier que Dieu ait sous la main c’est chacune et chacun d’entre nous

D’accord… mais il n’en reste pas moins le constat : « regardez-nous, voyez notre âge… est-ce que les Céciliennes vont continuer ? On est parfois bien démotivé puisque l’on ne voit plus de jeunes… ».

Alors que faire : comme je vous le disais : on baisse les bras ou on se retrousse les manches ?

Le premier ouvrier que Dieu ait sous la main c’est chacune et chacun d’entre nous, et j’ose ajouter si l’on prie ! On parle de crise du nombre de membres de nos chorales liturgiques et si, au fond, ce n’était que la crise de la prière ?

Je le sais bien, et j’entends même plusieurs d’entre vous penser si fort que cela arrive à mes oreilles : mais chaque fois que l’on chante on prie… Ah oui… toujours ?

Mais cela vaut la peine de se retrousser les manches. Vous, les participants à la semaine romande de musique et de liturgie, vous êtes présent parce que vous êtes d’accord de vous retrousser les manches et ne pas désespérer mais garder toujours confiance !
Donc vivre quelque chose ensemble et faire envie, être enthousiaste.
Il faut que les choristes se surpassent un moment pour atteindre autre chose que le vécu quotidien, prient et fassent prier. La musique liturgique n’est pas un art d’agrément, mais un art qui fait que les gens s’expriment autour d’une idée. On se réunit pour exprimer quelque chose ensemble : sa foi.

Et c’est beaucoup moins ringard que l’on croit.

Alors, chers amis choristes et musiciens, continuez à croire à persévérer… cela en vaut la peine !
Et n’oublions pas que Dieu a besoin de chacun et chacune d’entre vous pour se dire dans le monde d’aujourd’hui !

Alors merci, oui vraiment merci pour votre magnifique engagement !
AMEN !

15e dimanche du temps ordinaire
Lectures bibliques : Deutéronome 30, 10-14; Psaume 68; Colossiens 1, 15-20; Luc 10, 25-37

Le bon samaritain (fresque à la cathédrale St-Joseph de Marseille)
13 juillet 2025 | 09:35
Temps de lecture : env. 3  min.
Partagez!

plus d'articles de la catégorie «Homélie»