© B. Lopez - Evangile et peinture
Homélie

Homélie du 14 août 2022 (Lc 13, 49-53)

Hugues de La Boussinière, diacre – Hospice du Grand-Saint-Bernard, VS


« Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ».
Frères et sœurs, dans cet Evangile, Jésus nous parle d’un feu, d’un feu qu’il souhaite tant voir illuminer la face de la terre. Au lieu d’annoncer la paix et la sérénité , il parle de guerres et de divisions. Alors que pensez ?

Sur la croix, Jésus donne au monde le feu de son amour

Je crois qu’il ne faut pas voir ici un feu qui viendrait détruire et anéantir l’homme. Bien au contraire Jésus parle du feu de son amour, du feu de sa miséricorde qu’il souhaite communiquer à l’homme, le feu de son salut. Jésus parle aussi de ce baptême qu’il doit recevoir : « Je dois recevoir un baptême et quelle angoisse est la mienne jusqu’à ce qu’il soit accompli ». Quand Jésus parle de ce baptême il parle de son mystère pascal : ces jours de la croix et de la résurrection. C’est sur la croix que Jésus donne au monde ce feu, le feu de l’Esprit Saint. Jésus évoque aussi une angoisse. Quelle est-elle, cette angoisse ? C’est que l’homme peut refuser l’amour de Dieu, l’homme peut refuser l’Esprit Saint. C’est pour cela qu’il parle de cette division, de cette guerre. Il ne peut en effet y avoir de paix entre la lumière et les ténèbres, entre le feu d’amour et de vérité et le feu de la haine et du mensonge. Jésus le sait : l’homme reste libre, l’homme peut refuser la vérité, l’homme peut refuser l’amour que Dieu souhaite lui donner. Cette division traverse notre monde, nos milieux mais aussi nos propres vies. Si nous croyons à la lumière, nous sommes exposés à la contradiction et aux hostilités.

La foi est une épreuve, elle nous expose

C’est bien ce que la lettre aux Hébreux nous dit, c’est aussi ce que le prophète Jérémie a vécu. Celui-ci, restant fidèle à Dieu s’expose aux hostilités, de même le Christ aussi a été exposé à la haine et à l’hostilité, aux refus de l’amour. Nous aussi dans notre vie de foi, Jésus nous montre que nous pouvons être exposés à la contradiction et à la lutte contre le péché. Car la lumière vient aussi manifester nos ténèbres. Ainsi comme le précise Benoît XVI : « La paix de Jésus est le fruit d’un combat permanent contre le mal. La lutte que Jésus mène avec détermination n’est pas une lutte contre des hommes ou des puissances humaines, mais contre l’ennemi de Dieu et de l’homme, Satan. Celui qui veut résister à cet ennemi en restant fidèle à Dieu et au bien, doit nécessairement faire face à des incompréhensions et parfois de véritables persécutions ».
Face à cela, il ne faut pas perdre courage car nous ne suivons ni une idée, ni un rêve ; nous cherchons pas d’abord un bien être ; nous cherchons et nous suivons Jésus-Christ qui est l’origine et le terme de notre foi. Ne perdons pas courage et comme le dit encore la lettre aux Hébreux : courons avec persévérance l’épreuve qui nous est proposée. Oui la foi est une épreuve et nous en faisons tous l’expérience. La foi nous expose, mais nous sommes capables de surmonter cela ; justement parce que nous avons mis notre foi en Dieu, nous avons été touchés par ce feu divin, par ce feu de la vérité, par ce feu de l’amour et nous ne pouvons rejeter ce feu parce que sans lui notre vie perd tout son sens.

Risquer ma vie dans un acte de foi

Alors il nous faut demander à l’Esprit-Saint cette persévérance dans la foi malgré les hostilités et les divisions. Et comme le dit si bien la prière du pèlerin de la montagne : « Sans cesse tenté de m’installer, sans cesse tenté de vivre tranquille, tu me demandes de risques ma vie comme Abraham dans un acte de foi ». Ce risque, ce n’est pas un risque dans le vide ou le néant, c’est le risque en Dieu qui est comme le chante le psaume, le libérateur et le secours de tout homme.

Viens Esprit Saint, allume dans le cœur de tes fidèles, le feu de ton amour et que malgré toutes les difficultés de notre vie de foi, les hostilités intérieures ou extérieures, nous ne perdions pas courage, que nous gardions les yeux fixés sur Jésus Christ, mort et ressuscité, qui nous conduit au chemin de la vie éternelle. Amen

20e dimanche du Temps ordinaire
Lectures bibliques : Jérémie 38, 4-10 ; Psaume 39 ; Hébreux 12, 1-4 ; Luc 13, 49-53

© B. Lopez – Evangile et peinture
14 août 2022 | 09:35
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