Homélie du 19 mai 2013
Prédicateur : Abbé Claude Pauli
Date : 19 mai 2013
Lieu : Foyer Saint-Paul, Cologny
Type : radio
Chers résidents du foyer St Paul,
Très chers malades qui vous unissez à nous et que nous portons dans notre prière d’une manière particulière
Très chers auditeurs qui nous rejoignez, peut être par hasard, sur les ondes d’Espace 2
Mes frères et mes sœurs en humanité,
Nous célébrons aujourd’hui dans la joie la fête de Pentecôte. Elle est la fête par excellence du commencement de l’Eglise. L’Esprit Saint s’est précipité sur la terre pour l’embraser du feu de Dieu. Depuis la première Pentecôte dont vient de nous parler les actes des apôtres, le message de l’évangile est répandu et communiqué, compris par les hommes et les femmes de bonne volonté dans les langues de toute la terre. Depuis la première Pentecôte, l’Esprit agit dans l’Eglise et le cÅ“ur de ceux qui se laisse brûler par sa présence comme un défenseur.
Le défenseur, c’ est l’Esprit aux sept dons : les connaissons-nous encore ?
* Esprit d’intelligence qui nous révèle qui est Dieu, Esprit de sagesse qui met chaque jour en nous le désir de répondre à son Amour en écho à l’évangile d’aujourd’hui « Si quelqu’un m’aime, il restera fidèle à ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui » vient de nous rappeler Jésus.
* Esprit de conseil ou de discernement qui nous permet de saisir quelle est la volonté de Dieu tandis que l’Esprit de force nous donne le courage d’agir selon cette volonté. « Si vous m’aimez, vous resterez fidèles à mes commandements ».
* Esprit de connaissance qui nous ouvre à la contemplation de Dieu et qui suscite en notre cœur l’Esprit d’adoration. Je le redis et cela doit être le mot d’ordre de chacun de nos établissements pour personnes agées : quoi qu’on en dise ou qu’on pense, il n’y a pas de jour perdu ; il n’y a que des jours gagnés dans la mesure où nous mettons chacune de nos journées dans les mains de Dieu.
* Et c’est l’ Esprit d’affection filiale qui nous pousse à présenter à Dieu chaque jour l’offrande de notre vie.
Avec un si beau programme de vie qui n’a pas d’âge pour être appliqué, comment pouvons-nous, comme chrétien, envisager qu’une fin de vie, que le temps qui nous reste puisse nous paraître inutile ?
Chers frères et sœurs, chers résidents, chers malades, légitimes sont parfois nos lassitudes et notre envie de baisser les bras. Le Seigneur lui-même le comprend et il ne nous en veut pas. Il connaît mieux que personne la fragilité de notre nature humaine, patiemment il l’accueille avec tendresse parce qu’Il est notre Père et qu’Il nous aime.
Comme le disait si bien Monseigneur Genoud : « Il est des jours où Le Seigneur ne nous demande pas forcément de lui dire oui ; mais Il nous demande de ne jamais lui dire non. » Il nous demande d’avoir suffisemment d’humilité pour lui faire confiance et de ne pas hésiter à recourir aux nombreuses grâces qu’Il nous offre au travers de la beauté des sacrements. Laissons-nous toucher par cette merveilleuse pensée de Saint François de Sales qui disait : «»¨Â » J’aime mieux être infirme que fort devant Dieu, car les forts Il les mène par la main, tandis que les infirmes Il les prend dans ses bras « .
Très chers résidents, aujourd’hui, certains d’entre vous allez accueillir le sacrement des malades, vous qui êtes fatigués et qui ressentez le besoin d’un « coup de pouce » du Seigneur. Par l’onction que vous allez recevoir, remplie de toute la force de l’Esprit de Pentecôte, le Seigneur, dans une démarche d’amour, va se pencher sur chacun d’entre vous, va venir communier à vos souffrances. Il veut vous donner la force et le courage d’accepter votre maladie, votre handicap, votre vieillesse et non de les subir. Ce sacrement n’a rien d’une potion magique mais une grâce du Seigneur, un don gratuit de son amour. C’est le sacrement du réconfort et de la tendresse de Dieu. Il amène un germe d’espérance au cœur de la relation que peut avoir la personne malade ou agée avec le monde et avec Dieu. Pour celui qui le reçoit, il est surtout l’acte de foi et d’espérance le plus radical qu’une créature puisse faire envers le Père qui l’aime et qui vient, au cœur de sa détresse ou de sa maladie « faire sa demeure » comme nous l’a rappelé l’évangéliste saint Jean.
Chers auditeurs, sans recevoir le sacrement des malades, n’avons-nous pas à quelque part tous besoin d’être touchés par l’Esprit Saint, l’Esprit de guérison ?
Pour qu’il nous guérisse de cette grande maladie qu’est la distorsion entre notre volonté et la sienne.
Pour qu’il unifie notre volonté à la sienne afin que notre filiation divine s’en trouve toujours renforcée.
Enfin pour qu’Il donne à nos frères malades comme à nous-mêmes la paix de l’âme, la sérénité du cœur et l’amour de sa volonté.
Il n’y pas d’âge pour se laisser toucher par l’Esprit de Dieu. Si chaque matin tu redis simplement :
« viens Esprit-Saint, remplis le cœur de tes fidèles, allume en eux le feu de ton amour ».
Ta journée en sera illuminée. Elle ne sera pas un jour perdu, mais un jour gagné.
Frères et sœurs bien aimés, jusqu’à notre dernier souffle, laissons l’Esprit de Pentecôte enflammer nos cœur et de son feu brûlant les purifier comme on passe l’or au feu du creuset. Comme les apôtres au jour de Pentecôte, nous témoignerons, par notre parole ou notre silence, nous aussi chaque jour d’avantage, d’un autre langage : celui de l’amour et de la compassion, celui de l’audace et de l’adoration, celui de la confiance et de l’abandon à la volonté de Dieu qui ne veut que notre bonheur et cela pour l’éternité.
AMEN.
Fête de la Pentecôte
Lectures bibliques : Actes 2, 1-11; Romains 8, 8-17; Jean 20, 19-23
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