Homélie du 2 avril 2023 (Mt 26, 14 – 27, 66)
Abbé Jean-Claude Dunand – Eglise Saint-Jean-Baptiste, Gland VD
Nous voici entrés, ensemble, dans la Semaine sainte. Une semaine pour nous souvenir des derniers moments de la vie de Jésus. Sept jours pour suivre le Christ depuis son entrée triomphale à Jérusalem jusqu’à sa résurrection, en passant par son dernier repas avec ses amis durant lequel il leur lava les pieds, puis son arrestation, son procès, sa crucifixion et sa mort sur la croix. Toute une semaine pour nous rappeler ces événements si importants qui nourrissent notre foi et qui ont marqués l’histoire de l’humanité.
La dernière semaine de Jésus commence avec son entrée triomphale dans la ville de Jérusalem. Il ne se présente pas comme quelqu’un de puissant, comme une star mondialement connue. Il est humblement assis sur un petit âne. La foule l’acclame comme le Messie : « Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » La ville, elle, s’interroge : « Qui est cet homme ? » La foule répond : « C’est le prophète Jésus, de Nazareth en Galilée. »
Prendre un rameau en main, c’est affirmer que la fête d’aujourd’hui n’est pas qu’un souvenir. Un rameau, c’est bien plus qu’un objet de piété qui nous apporterait protection et bénédiction. Rapporter un rameau à la maison, c’est inviter Jésus chez soi, c’est lui ouvrir la porte de son cœur, c’est le reconnaître comme le Sauveur, le ressuscité. Il demeure au milieu de nous. Tenir un rameau dans nos mains, c’est aussi reconnaître le serviteur souffrant Jésus, annoncé par le prophète Isaïe, déjà très tôt !
Jésus n’a pas triché avec la condition humaine
Jésus ne s’est pas dérobé devant la condamnation à mort. Il a accepté de donner son sang sur la croix pour toute l’humanité, il nous révèle ainsi la grandeur de l’amour de Dieu. Il a connu une mort atroce. Crucifier Dieu, admettons-le, c’est impensable.
Et quand Jésus crie : « Pourquoi m’as-tu abandonné ? », son Père reste silencieux. Des passants l’injuriaient en disant « Toi qui détruis le Sanctuaire et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même, si tu es Fils de Dieu, et descends de la croix ! »
Et aujourd’hui combien disent : « si Dieu existait vraiment, il n’y aurait pas tant de malheur et de souffrance ».
Jésus n’a pas triché avec la condition humaine. Depuis sa naissance, il a voulu vivre pleinement la vie humaine jusque dans ses plus grandes difficultés et souffrances. Nous ne croyons pas en Dieu pour expliquer le mal, mais pour le combattre avec lui. En traversant la mort, et non en l’évitant, Jésus nous donne la VIE.
Saint Paul nous a dit dans la 2e lecture « C’est pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom ». Le Père a exaucé la prière de son Fils : il l’a ressuscité. Tenir un rameau en main, c’est affirmer cette espérance. C’est aussi marcher avec le Christ sur le chemin de l’amour. C’est garder confiance en Dieu dans les moments difficiles. Chez soi, mettons un rameau bien en vue et rappelons-nous jusqu’où est allé l’amour de Dieu pour nous.
Osons-le dire. Bonne Semaine sainte !
Messe des Rameaux et de la Passion
Lectures bibliques : Isaïe 50, 4-7; Psaume 21; Philippiens 2, 6-11; Matthieu 26, 14 – 27, 66 (Procession des Rameaux : Matthieu 21, 1-11)
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