Homélie du 20 août 2023 (Mt 15, 21-28)
Père André Carron – Hospice du Grand-Saint-Bernard, VS
Le Pape François, parmi les premiers textes qu’il a livrés et qu’il a désiré offrir à tous les cœurs de « bonne volonté », il y a sa belle exhortation : « La joie de l’évangile »…
Tout un programme, tout un désir !
Pour bien nous faire comprendre qu’on n’a plus à réfléchir ni à agir comme avant…
Le monde change, la communication est partout… souvent trop envahissante, toujours difficile à gérer ! La mondialisation est en route…
Notre Eglise, sans cesse, selon la belle expression biblique, « Élargit l’espace de sa tente… allonge ses cordages et affermit ses piquets ! » (Ésaïe 54,2). Nos communautés deviennent de plus en plus internationales… Accueil, asile, partage sont devenus des réalités, des visages au quotidien…
Ecoutons donc le Pape François : « L’Eglise est la maison paternelle où il y a de la place pour chacun avec sa vie difficile… » (Exhortation apostolique. Evangelii gaudium, n. 47).
Le salut de Dieu est pour tous les humains
Les textes bibliques de ce dimanche s’inscrivent dans cet « esprit » et nous annoncent encore et encore une « bonne nouvelle : Le salut de Dieu est pour tous les hommes ; il est pour tous y compris les étrangers…
Isaïe, prophète inspiré au 8ème siècle avant Jésus-Christ, l’a compris et rêve de cette « rencontre au sommet » (sur la montagne sainte !) et d’une maison qui soit « maison de prière pour tous les peuples ! »
Saint Paul, pharisien juif de Turquie, s’est laissé travailler par l’Esprit-Saint jusqu’à oser s’auto-proclamer « apôtre des nations »… Il écrit aujourd’hui aux chrétiens de Rome…
Nazareth se trouve en Galilée, Jésus est parfois désigné comme « Le Galiléen » et sa région du nord d’Israël est nommée la « Galilée des nations », vu les grands transferts de population qui ont marqué l’histoire de cette région à bonne distance de la Judée et de Jérusalem…
Saint Mathieu, dans l’évangile, nous présente un Jésus qui n’est pas chez lui… « Partant de Génésareth, il se retira dans la région de Tyr et de Sidon »… Ce n’est pas trop loin, 60 – 80 km, mais franchement à l’étranger !
Un Juif au Liban d’aujourd’hui, chez des non-juifs, des païens…
Un Jésus confronté à ces étranges étrangers… C’est là qu’il est en quelque sorte « harcelé » par les cris d’une femme qui crie sa souffrance de « perdre » sa fille… Les disciples ne comprennent rien et n’ont que le rejet à proposer !
Jésus se tait mais son coeur « écoute »
L’étrange dialogue, typiquement juif, nous laisse l’impression que cette femme fait évoluer le « cœur » de Jésus qui est touché et s’ouvre à une splendide rencontre sur un fond de profonde admiration : « Femme, ta foi est grande… que tout se passe pour toi comme tu le veux ! »
A l’heure même, sa fille fut guérie !
Et après, a-t-on envie de dire ? A chacun d’entendre et de répondre dans son cœur, dans sa vie !
Les gens qui habitent cet hospice, à l’exemple de saint Bernard, continuent d’apprendre et de pratiquer cet « esprit » d’accueil, d’écoute, de rencontre et d’admiration émerveillée… avec toujours pour chacune et chacun, pour nous aujourd’hui, les mots de Jésus qui disent si bien sa proximité et sa tendresse : « Que puis-je faire pour toi ? »
Osons dire, lui crier nos désirs, nos besoins…
Osons insister comme cette femme cananéenne de la région de Tyr et Sidon…
20e dimanche du Temps ordinaire
Lectures bibliques : Isaïe 56, 1-7; Psaume 66; Romains 11, 13-32; Matthieu 15, 21-28
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