Homélie du 20 avril 2014
Prédicateur : Abbé Bernard Allaz
Date : 20 avril 2014
Lieu : Eglise de Farvagny
Type : radio
Pâques brille ce matin ! « Le Seigneur est ressuscité. Il est vivant alléluia ! » L’évangile de saint Jean nous surprend ! C’est à une femme, Marie-Madeleine que le mystère de la résurrection est signifié. « On a enlevé le Seigneur de son tombeau et nous ne savons pas où on l’a mis. » Jn 20, 2 Elle va le dire à Pierre, il court avec Jean au tombeau. Celui-ci arrivant le premier attend, se penchant, voit que le linceul est resté là. Il attend Pierre. Ils entrent ensemble, Pierre ne comprend pas. Mais Jean vit et il crut. Pourquoi, lui comprend, tout simplement parce se mettant en prière avant d’entrer il s’est souvenu de la Transfiguration de Jésus au Thabor. En redescendant Jésus leur avait ordonné « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. » Mt 17, 9
Notre Saint Père François nous invitait récemment à nourrir notre vie par la Bonne Nouvelle. Ayez toujours un évangile dans votre poche et lisez de temps en temps un petit passage. Connaître, méditer la Parole ne peut que nous conduire à la foi et nous engager à donner notre vie pour que fleurisse partout, la justice, le pardon, le partage, la solidarité, le respect et le bonheur.
Ce matin, avant de relire l’homélie que j’avais préparée pour cette messe radiodiffusée, ouvrant mes mails, je découvrais cette magnifique méditation que je vous partage, en lieu et place de ce que j’avais rédigé. Elle fait partie de la retraite, proposée par Notre-Dame du Web, Carême dans la Ville, méditation de Pâques de Frère Jacques Dorvault, dominicain, prieur du couvent du Caire.
Où donc est Dieu ? Il est toujours plus loin.
Il est ressuscité d’entre les morts
et voilà qu’il vous précède en Galilée ;
c’est là que vous le verrez. Mt 28, 7
Avec Pierre et Jean, tu es là, devant le tombeau et Jésus n’est plus où on l’avait mis. Et pourquoi en être surpris ? Tu savais bien qu’on n’enferme pas Dieu, ni dans un trou, ni dans les temples ou les églises, ni dans des livres, ni dans un linceul, ni dans aucun rite, fût-il funéraire, car même la mort ne peut le retenir. Jésus n’est pas là où ses disciples pensaient le trouver, comme d’habitude, et c’est bien ce qui manifeste qu’il est Fils de Dieu. Comme son Père, il est absolument libre, il est vivant.
Le tombeau vide te dit d’abord cela : la vie est ailleurs. La vie de Dieu est ailleurs. Christ est ressuscité et la vie nouvelle que Dieu t’offre n’est pas dans le silence de tes tombeaux, elle est ailleurs. Peut-être dans le bruit de ton quotidien, au travail, à la maison, dans les paroles échangées, dans les repas partagés, dans tes rencontres.
La vie de Dieu n’est pas non plus dans les choses que tu as acquises, les chemins que tu as déjà parcourus au cours de ton existence, et sur lesquels tu te retournes avec satisfaction, ou avec tristesse, elle est plus loin, au devant de toi, sur le chemin qu’il te reste à faire.
Le Christ est ressuscité, et ce n’est pas pour que tu restes en adoration devant un sépulcre vide. Il t’entraîne à sa suite, de la mort à la vie, pour que tu sortes du tombeau de tes immobilismes, de tes tristesses, de tes culpabilités, et que tu te mettes en marche, pour aller plus loin. En toi-même, dans ta vie et même, tu le sais, au-delà. Vers le Père. Toujours plus loin. Parce que c’est ça, la vie avec Dieu.
Tu es devant le tombeau vide et, s’il est vide, c’est aussi pour que tu aies le choix. Le tombeau vide c’est aussi le signe de la liberté que Dieu veut pour toi. Tu es là, face au vide du tombeau et ce vide te donne le choix. Croire ou ne pas croire.
Pierre et Jean ont cru. Et toi ? Au diable les comparaisons et de savoir qui a la foi la plus forte, qui est le plus grand. Cela ne t’avancera à rien. Pose toi simplement cette question : Tu aimes proclamer que Christ est ressuscité. Et c’est vrai. Mais, qu’en est-il dans ta vie ?
Tu chantes « Christ est mort et ressuscité pour toute l’humanité »… mais, ton humanité à toi, dans toutes ses dimensions, est-elle vraiment illuminée par cette nouvelle ?
Le corps du Christ n’est plus dans le tombeau. Il en est sorti, il est en marche, il témoigne, il soulage, il guérit, il aime. Et ce corps du Christ ressuscité, vivant et libre, pour le monde aujourd’hui, sois en sûr, c’est toi, c’est nous, c’est l’Église de tous ceux qui le cherchent. Toujours plus loin. ALLELUIA !
Oui, le Ressuscité a besoin de chacun de nous pour que son message soit annoncé dans le monde. Commençons par nourrir notre vie de la prière d’action de grâce, par une attention particulière pour chacun en écoutant, encourageant, en soutenant et en entourant nos proches. Engageons- nous, là où nous vivons, pour plus de justice, de vérité, de respect dans le monde. Que la solidarité nous donne de ressusciter chaque jour en donnant la joie de l’Evangile à tous.
A tous, surtout à vous les auditeurs, joyeuses et saintes fêtes de Pâques. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie. Amen. Alléluia !»
Fête de Pâques
Lectures bibliques : Actes 10, 34a.37-43; Colossiens 3, 1-4; Jean 20, 1-9
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