Homélie du 20 juillet 2014
Prédicateur : Chanoine Jean-Michel Lonfat
Date : 20 juillet 2014
Lieu : Hospice du Grand-Saint-Bernard
Type : radio
Nous l’avons déjà rencontré samedi passé ce fameux semeur !
Il a l’air de se balader par monts et par veaux sur les chemins de plaines et sur les sentiers de montagnes.
Son sac à semences ne se vide pas, c’est bien là sa spécificité il sème, il sème et le grain, le bon grain, jamais ne manque.
Mais ce semeur il se prend du temps pour lui, il observe, il attend, il est si patient !
Quelle parabole très réaliste nous entendons aujourd’hui ! pour le monde d’aujourd’hui.
La semence donnée à profusion tombe dans tous les terrains possibles.
Joie et générosité de CELUI qui la sème, accueil plus ou moins ouvert et consentit pour celui qui la reçoit cette semence. Que tout cela est naturel, c’est la vie !
Des ennemis guettent le grain de blé enfoui en terre ! Eh oui ! On l’entendait dimanche passé après les oiseaux du ciel, les ronces et l’ivraie ce petit grain de blé a bien du mal finalement à sortir indemne de la terre.
Aujourd’hui nous le rencontrons dans une ivraie particulièrement dense qui ne facilite pas du tout sa croissance. O surprise ! Oui, un voisin a semer volontairement de l’ivraie dans le champ ! Quelle petitesse, quelle tristesse, quelle honte ! Mais pourquoi cela ? Tout petit mais bien enraciné le grain va tout de même germer il va grandir allant son chemin de vie, côtoyant l’ivraie, se laissant toucher, peut-être même envahir par elle.
Naturellement, pour éviter le drame d’une piètre moisson, vite les jardiniers décident d’arracher l’ivraie.
Leur surprise sera grande quand ils entendent le Maître leur dire : « Attendez »
Il faut attendre jusqu’à la moisson, on pourra alors, sans danger, séparer le bon grain de l’ivraie.
Magnifique parabole pour l’aujourd’hui de nos vies, magnifique parabole pour tous ces moments ou nous devons décider, encourager, soutenir, porter, accompagner dans une relation.
Magnifique parabole surtout dans l’exercice de nos partis pris lorsqu’il s’agit d’exercer un discernement dans nos différentes manières de faire et d’être aujourd’hui.
La vie des hommes charrie le bon et le pire : les réalités humaines sont ambiguës. La tentation est grande de vouloir mettre bon ordre, de vouloir séparer le bon grain de l’ivraie.
Alors que notre première intention et sans doute légitime à nos yeux serai de s’efforcer pour prendre une certaine distance avec le monde de l’ivraie, du mal, du désordre, des pécheurs, Jésus lui vient nous apprendre à tempérer nos décisions.
Lui le Maître. le Seigneur, le Semeur par excellence, ne va-t-il pas manger avec les pécheurs, ne va-t-il pas à la rencontre des gens dont la vie nous semble à nous pas trop catholique !
Le Seigneur ne va-t-il pas affronter le mal, la maladie et la mort même pour y apporter la VIE ?
Loin de fonder une secte de « purs », il vient construire une communauté vivante respectant chacune et chacun sous son regard bienveillant.
Curieuse cette manière de faire ? Quelle patience ? Quelle bonté ? Quelle compassion ?
Nous pouvons, je crois, tirer deux enseignements de cette parabole : tout d’abord remarquons que les hommes sont bien incapables de repérer et d’opérer un tri quand il s’agit de bien ou de mal en regardant leur prochain.
Seul Dieu sonde les cœurs et les reins.
Ensuite, il ne nous appartient pas, à nous, de faire des distinctions maintenant entre les bons et les mauvais. Le tri se fera à l’heure fixée par Dieu.
Amis auditeurs, frères et sœurs, une chose est certaine en entendant cette parabole aujourd’hui c’est bien de la grandeur et de la valeur de la vie de l’homme dont il s’agit ainsi que celle de Dieu qui avec une infinie patience ne cesse d’observer et de prendre soin de notre croissance.
Nous n’avons jamais fini de grandir et c’est dans cette espérance celle du semeur qui avec joie sème la vie et attend d’elle qu’elle porte du fruit, que nous nous souhaitons un Bon dimanche, en famille en Église. Que ce soit sur la montagne ou dans plaine dans l’intimité de notre chambre ou au volant de notre automobile, que cette pause ce matin en ce Jour du Seigneur, vous soit bénéfique. Et qu’à l’image du grain de blé croissant, la semence de ce jour fasse de nous des témoins joyeux Sa Résurrection
Amen
16e dimanche du temps ordinaire
Lectures bibliques : Sagesse 12, 13.16-19; Romains 8, 26-27; Matthieu13, 24-43
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