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Homélie

Homélie du 20 juin 2021 ( Mc 4, 35-41)

Dimanche des réfugiés

Jésus nous dit de passer sur l’autre rive. Aller de l’autre côté du lac… c’est une invitation au changement.
Il est facile aujourd’hui de penser avec cet Évangile à tous les migrants qui traversent la Méditerranée en quête d’une vie meilleure, mais ne pensons pas tout de suite à eux.
Tout d’abord il est important de se poser la question : changer pourquoi ?
Le risque est de ne pas bouger alors que notre monde s’en va ailleurs.
Parfois nous avons l’impression que l’Église reste immobile quand toute la société va d’un autre côté.


Comme première réponse on pourrait dire que changer, passer sur l’autre rive, peut être une tentative de suivre notre monde, notre humanité. Comme nous le dit assez souvent le pape une tentative pour rester avec nos brebis. Même si ce changement nous demande un effort et même d’affronter des difficultés.
Pour les Apôtres aussi ce n’était pas un voyage facile. Il s’agissait d’aller vers la région dite de la Décapole, c’est-à-dire vers des terres païennes que les Romains occupaient et qui dérangeaient aussi les bons Juifs parce qu’elles étaient des terres sans dieu, sans foi.

Invités à regarder plus loin

Passer sur l’autre rive, avec confiance, est une proposition pour nous tous !
Dans tous les changements de la vie nous sommes invités à regarder plus loin.

En italien : Aujourd’hui peut-être que nous sommes dans cette situation où nous n’avons pas envie de changer, parce que nous croyons qu’il y a déjà assez à faire, qu’il y a assez de difficultés. Peut-être que nous sommes d’excellents météorologues et nous avons déjà vu la tempête arriver… faisons confiance et regardons de quel côté de la barque se trouve Jésus. Appelons-le et prions-le ! qu’il nous donne confiance, courage et force pour vivre ces changements.

Prendre Jésus dans notre bateau

Pourquoi alors un tel voyage ?
Et en plus voilà qu’arrive aussi une tempête. Il y en a toujours dans nos vies. Exactement quand nous entreprenons un voyage difficile, quand nous nous dirigeons vers l’inconnu, on dirait presque qu’on a cherché les problèmes : voici la tempête ! Le passage, le changement, n’est jamais facile. Et il peut même être plus compliqué que prévu.
La condition pour faire ce voyage est de prendre Jésus dans notre bateau. Et de le prendre tel qu’il est : fatigué, endormi, mais il est là, il est présent ! il est avec nous.
Il peut nous arriver de vouloir choisir le Jésus dont nous avons besoin. De le manipuler pour qu’il fasse ce qu’il faut ! qu’il résolve les problèmes avant qu’ils arrivent.

Aujourd’hui j’aimerais remercier Dieu pour la tempête. Parce que s’il y a une tempête ça veut dire que nous avons osé, que nous sommes sortis de nos sécurités ; s’il y a une tempête ça veut dire qu’il y a de la vie, que nous sommes en vie et que nous ne nous laissons pas vivre! Ça veut dire que nous sommes en train de changer !

Dommage qu’il arrive souvent que nous accusions Jésus pour cette tempête. Les apôtres aussi le font : « cela ne te fait rien qu’on soit perdus ? ».
En réalité, Jésus est l’Emmanuel, il est « le Dieu avec nous » ! et voilà que sa Parole menace le vent et la mer ils se fit un grand calme.

Les migrants

Mais revenons au thème de cette journée : les migrants.
Ils ont traversé la mer, ils ont essayé de traverser la Méditerranée.
Beaucoup sont morts, torturés, étouffés, dans les vagues, ou par le froid ou par la fatigue.
Pensons que ces gens ne sont pas le problème : ces gens sont notre tempête !
Ces gens sont ceux qui nous poussent à entamer la quête d’un autre monde. Ces gens nous demandent de réfléchir à ce qu’est vraiment la justice, à faire basculer la logique que l’argent va vers l’argent et les riches seront toujours plus riches. Disons-le ouvertement : les riches c’est nous !

Ce qui est triste c’est que nous ne nous faisions aucun souci. Les disciples crient, ont peur, appellent Jésus. Aujourd’hui nous sommes déjà dans cette tempête, mais cela ne nous touche pas.
Prenons Jésus dans notre barque, acceptons de vivre des temps difficiles (désormais ils sont bien là), et commençons ce voyage… nous avons un grand chemin à parcourir, et n’oublions pas de prendre Jésus avec nous.

12e DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – DIMANCHE DES MIGRANTS
Lectures bibliques : Job 38, 1.8-11; Psaume 106 (107) 21a.22a.24, 25-26a.27b, 28-29, 30-31; 2 Corinthiens 5, 14-17; Marc 4, 35-41

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20 juin 2021 | 09:35
Temps de lecture: env. 3 min.
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