Homélie du 24 avril 2022 (Jn 20, 19-31)
Abbé Emmanuel Rudacogora – Eglise Saint-Joseph, Lausanne
Pauvre Thomas ! Considéré ou plutôt accusé d’être pessimiste, incrédule et même désespéré. Ce nom à travers les siècles est devenu le symbole de tous ceux qui ne croient pas sans avoir vu et touché au préalable. Et pourtant, il vaut mieux un doute authentique et sincère à une certitude facile qui dispense de tout cheminement personnel.
La résurrection de Jésus est libératrice
La résurrection de Jésus continue à poser des questions à l’humanité ; elle n’est pas une évidence, mais bien une expérience personnelle et communautaire. Nous ne croyons pas uniquement par ouï dire mais surtout parce que nous avons rencontré des témoins-bénéficiaires de cette résurrection. La résurrection de Jésus devient la résurrection de ceux qui l’annoncent, elle est libératrice. Connaissant nos peurs, nos angoisses et nos doutes, le Ressuscité insiste : « La paix soit avec vous ».
De la désillusion à la louange
Comme pour Thomas, Jésus vient nous libérer de nos résistances. Avance ton doigt, touche mes blessures. Thomas n’a pas touché les plaies de Jésus, il s’est laissé touché au plus secret des ses plaies par le Ressuscité. Sa réponse n’est pas une exclamation de celui qui a découvert par curiosité mais celui qui a été guéri par amour. « Mon Seigneur et mon Dieu ». Quand Jésus touche nos cœurs et nous libère de nos résistances, nous ne pouvons que l’adorer. Tout un chemin qui nous mène de la désillusion à la louange.
Bénéficiaires de la miséricorde de Dieu
Pas besoin d’être Thomas, Pierre, Zachée, Matthieu, Marie Madeleine ou la Samaritaine pour savoir que nous sommes tous bénéficiaires de la miséricorde de Dieu. A chacun son chemin et sa rencontre avec un Dieu qui nous attend au tournant pour nous manifester gratuitement et sans reproches son amour incommensurable. Et le béatitude, clé du bonheur, nous invite à être miséricordieux comme notre Père est miséricordieux, et reconnaître que chaque frère et chaque sœur que nous rencontrons est un être unique, aimé et pardonné.
La foi est un chemin, un passage progressif du doute à la confiance, de l’angoisse à la paix ; elle nous mène vers des moments forts, des rencontres inattendues, des engagements forts et responsables, bref toujours un nouveau commencement.
En traversant nos portes verrouillées, le Seigneur nous rejoint dans nos enfermements, au cœur de nos doutes et détresses, et nous invite à quitter nos « croyances » pour entrer dans la confiance. Entre ceux qui croient savoir et ceux qui savent croire, il y a une bonne différence. Les retardataires n’ont pas toujours tort. Sacré Thomas, merci.
2e DIMANCHE DE PÂQUES ou DE LA MISÉRICORDE
Lectures bibliques : Actes 5, 12-16 ; Psaume 117, 2-4, 22-24, 25-27a; Apocalypse 1, 9-11a.12-13.17-19 ; Jean 20, 19-31
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