Homélie

Homélie du 4 décembre 2022 (Mt 3, 1-12)

Abbé Côme Traoré – Basilique Notre-Dame, Genève

Frères et sœurs en Jésus,

Au cœur de l’Evangile du Ier Dimanche de l’Avent résonnait un pressant appel à veiller puisque nous ignorons le moment de la venue du Fils de l’homme. Nous avons été invités à vivre dans la foi, dans l’espérance et dans l’amour et à cultiver une attente active. L’Evangile de ce IIème Dimanche, nous place devant la figure de Jean le Baptiste (une figure à la fois inquiétante et solennelle). Et l’évangéliste Matthieu semble accordé plus d’importance non pas à son activité de Baptiste mais à sa prédication. En effet, dans son annonce prophétique nous trouvons l’appel à la conversion. N’est-ce pas là une manière de dire que pour le baptisé une foi sans conversion risque d’être une sorte de mascarade ; une espérance sans conversion risque d’être un cookie vide, et une charité sans conversion mène à des actions égoïstes. Voilà pourquoi la conversion devient le moyen spirituel le mieux adapté pour préparer la venue du Seigneur ! « Convertissez-vous, car le royaume des cieux est proche » : disait Jean Baptiste à ses contemporains et il nous dit la même chose aujourd’hui !

Un profond désir de conversion

Et le fait d’exiger la conversion est profondément lié à l’irruption du Royaume des cieux dans l’histoire des hommes. Pour reconnaitre la présence de ce Royaume, il faut être armé d’un profond désir de conversion. Une foi arrangeante, une espérance enfantine et une charité désordonnée ne suffisent vraiment pas pour accueillir le Seigneur qui vient. Oui, il faut l’avouer : Pour reconnaitre le Dieu-Tout Puissance en l’Enfant de Nazareth, il faut avoir fait une profonde conversion.

Dès aujourd’hui, nous sommes donc invités à nous préparer à célébrer Noel en cherchant de convertir notre regard sur Dieu et sur son plan de salut pour l’humanité en acceptant qu’il nous surprenne et en acceptant qu’il se fasse trouver là où l’on s’attendrait moins à sa présence.

Enfin de compte qu’est-ce que la conversion ? Quand faut-il se convertir ? Et comment savons-nous que nous avons obtenu la grâce de la conversion ?

Qu’est-ce que la conversion ?

La conversion est un don de l’amour divin et jamais un pur et simple résultat des efforts humain : l’initiative vient de Dieu ; elle est avant tout une ouverture à la puissance divine qui transforme et renouvelle : Dieu ne nous enchaine pas pour nous mener à la conversion. C’est un changement profond qui intéresse toutes les sphères de l’êtres humains : elle concerne tout l’homme (corps, âme, sentiments, projets, etc.) ; C’est un processus d’humanisation qui porte à être plus vrai et plus authentiques : elle n’est pas une fuga mundi. 

Quand faut-il se convertir ?

Pour le chrétien, la conversion n’est point une démarche réservée à des périodes présélectionnées de l’année liturgique ou d’une période précise de la vie de l’homme. Elle est une exigence permanente qui prend sa source en Dieu et débouche sur lui. 

Comment savons-nous que nous sommes vraiment convertis ?

La conversion atteste que dans la vie de l’homme le péché n’a pas le dernier. Elle atteste que le péché n’est pas invincible ; n’est pas une puissance qui écrase l’homme de manière définitive.

2e dimanche de l’Avent
Lectures bibliques : Isaïe 11, 1-10; Psaume 71; Romains 15, 4-9; Matthieu 3, 1-12

4 décembre 2022 | 13:22
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