Photo:evangile-et-peinture.org
Homélie

Homélie TV du 27 novembre 2016 ( Mt 24, 37-44)

Diacre Didier Berret – Eglise Notre-Dame de l’Assomption, Le Locle (NE)

Ces quelques pas reproduisent la scène d’un documentaire
qui s’appelle Baraka et qui pose son regard interpellant
sur la vie et les rythmes de notre monde d’aujourd’hui.

En plein centre d’une grande ville d’Asie, dans le va-et-vient ininterrompu des foules qui passent à toute vitesse,
un moine, à contre-courant, les yeux mi-clos
prend le temps de poser chaque pas, du talon à la pointe
comme si toute son énergie et sa concentration
étaient placées à cet endroit-là, précis,
comme s’il habitait chaque milliseconde de son geste…
la clochette marque son rythme sans se soucier
de la foule qui défile, indifférente. Contraste saisissant !

Le temps de la croissance est invisible à l’œil nu

Cette lenteur monacale dit quelque chose de celle du monde
qui compte son temps en milliard d’années. Elle nous projette
aux origines, lorsque mystérieusement, dans le silence de l’univers,
la vie se fraie un chemin, silencieusement, patiemment.
Comme elle continue à le faire d’ailleurs dans la lenteur séculaire
des cycles de la nature. A part dans les dessins animés
ou le défilement des films en accéléré, la vie ne grandit jamais
que lentement et on voit que quelque chose ou quelqu’un a grandi
ou changé mais on ne le voit jamais ni grandir, ni changer;
le temps de la croissance est invisible à l’œil nu.

La fin des temps fait irruption dans les textes

Origine, croissance, maturation, graine, épi, semence, moisson…
Le temps de l’Avent dit quelque chose de ça:
la vie de Dieu qui pousse dans le silence du ventre d’une femme.
Et curieusement, au moment de cette attente,
de cette tension joyeuse vers une naissance promise,
c’est la fin des temps qui fait irruption dans les textes
de manière très inattendue. Comme si l’Eglise
voulait réunir en une seule coupe le commencement et la fin.

Jésus vient assumer le commencement et la fin

Isaïe rêve de transformer des armes en charrues et en faucilles : charrue pour semer, faucille pour moissonner.
Saint Paul, dans son épître aux Thessaloniciens juxtapose lui aussi
la nuit de la terre et de la germination
et la lumière du jour du mûrissement; même binôme dans l’évangile: le champ où l’on sème et récolte, le moulin où l’on transforme
ce qu’on a récolté;

Les iconographes ne s’y trompent pas lorsqu’ils dessinent Jésus nouveau-né emmailloté dans les bandelettes du tombeau.

Jésus vient assumer le commencement et la fin.


1er dimanche de l’Avent

Lectures bibliques: Isaïe 2, 1-5 ; Psaume 121 (122) ; Romains 13, 11-14a ; Matthieu 24, 37-44


 

Photo:evangile-et-peinture.org
27 novembre 2016 | 10:15
Temps de lecture: env. 2 min.
Partagez!

plus d'articles de la catégorie «Homélie»