Palerme : Don Pino Puglisi béatifié 20 ans après son assassinat par la mafia

100’000 personnes pour la béatification du prêtre anti-mafia

Palerme, 25 mai 2013 (Apic) Le Père Giuseppe « Pino » Puglisi, assassiné par la mafia en 1993, a été béatifié le 25 mai 2013 au cours d’une messe présidée par le cardinal Salvatore de Giorgi, au stade Barbera de Palerme. Plus de 100’000 personnes ont pris part à la cérémonie dont 100 évêques, 700 prêtres et diacres, et 200 personnalités officielles.

L’Eglise considère que le Père Puglisi, qui était âgé de 56 ans, est mort en martyr, abattu par un commando devant les locaux de la paroisse de San Gaetano, dont il était curé, dans le quartier palermitain du Brancaccio. Son exécution sur ordre des patrons locaux de la mafia Filippo et Giuseppe Graviano a été faite «en haine de la foi». La reconnaissance du martyre dispense de la nécessité de prouver un miracle intervenu grâce à l’intercession du bienheureux.

Un corps intact

Lors de son transport du cimetière de Sant’Orsola, où il était enterré, à la cathédrale de Palerme, le corps de Don «Pino» Puglisi a été découvert intact, entouré des ornements sacrés avec lesquels il a été enseveli. Les médecins experts nommés par l’archidiocèse de Palerme ont prélevé quelques fragments d’os et de petits morceaux du corps ainsi que des petites pièces de vêtements qui constitueront les reliques.

La dépouille, déposée dans un nouveau cercueil, se trouve désormais dans la cathédrale, dans un sarcophage dans la chapelle de l’Immaculée. La Congrégation pour les causes des saints avait reconnu le 28 juin 2012 le martyre du Père Giuseppe Puglisi, ce qui a ouvert la voie à sa béatification.

Né à Palerme en 1937, dans une famille modeste, Giuseppe Puglisi est ordonné prêtre en 1960. Il est nommé à la paroisse de Godrano, petite ville de la province palermitaine, déchirée par la lutte sanglante que se livrent deux familles mafieuses. Le travail d’évangélisation mené par le jeune prêtre fera se réconcilier les familles ennemies.

Plus tard, en 1990, un autre défi l’attend : il est envoyé dans le quartier palermitain déshérité de Brancaccio, sous l’emprise totale de la mafia. C’est là qu’il meurt trois ans plus tard, assassiné d’une balle dans la nuque, le jour de son 56e anniversaire. Son action pastorale, notamment auprès des plus jeunes, était devenue trop dérangeante. (apic/rv/mp)

25 mai 2013 | 13:53
par webmaster@kath.ch
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