Lourdes, Paray-le-Monial, Einsiedeln ou Taizé sont connus de chacun. Il est d’autres lieux, en Suisse romande, où les chercheurs de sens peuvent vivre des jours de silence, de paix et de contemplation. Aujourd’hui, notre collaborateur Paul Jubin visite les Bénédictins au Bouveret, un coin de Valais au bord du Léman

A la découverte des lieux de prière et de ressourcement en Suisse romande (XIV)

Bouveret : avec les Bénédictins

Les Valaisans sont légitimement fiers de posséder un bout des rives du Léman. Il s’agit des Evouettes, du Bouveret et de St-Gingolph (Suisse) réunis dans une seule commune: Port-Valais ! Aussi, en fondant leur abbaye en 1956 sur une terrasse dans la forêt bordant le village du Bouveret, les moines l’ont-ils logiquement appelée Abbaye St-Benoît de Port-Valais. Ils l’ont entourée d’un parc, où les palmiers sont emmitouflés de branches de sapin et coiffés de bâches pendant l’hiver. De là-haut, le regard plonge sur le lac et la plaine du Rhône; la montagne toute proche et la forêt assurent le silence et la tranquillité.

Les premiers bénédictins revenus en Suisse romande s’étaient fixés à Longeborne, près de Sion, puis à Corbières, au bord du lac de Gruyères. La communauté s’élargissant, les moines trouvèrent ce lieu du Bouveret, simple et discret, plus conforme à la vie souhaitée par Saint Benoît. Aujourd’hui, l’Abbaye abrite 11 moines dont la moyenne d’âge ne dépasse pas les 40 ans ! Ils assurent l’entretien des bâtiments et des services de maison, y compris la cuisine, sans aucune aide extérieure. «Comme le dit Saint Benoît, nous considérons les choses matérielles avec le même soin et la même diligence que les vases sacrés de l’autel. Nous essayons de reconnaître Jésus-Christ en chacun, pour atteindre la meilleure vie fraternelle. Nous ne faisons pas de distinction entre la supplication à l’église et les louanges pendant le travail. La plus exigeante des prières est d’accomplir avec amour et humilité ce que nous avons à réaliser», confie P. Daniel. De plus, trois Bénédictins de la communauté assurent le gardiennage du Vorbourg et trois autres la responsabilité temporelle et spirituelle de Longeborne.

La tradition bénédictine a toujours réservé une place importante aux passants et aux retraitants. En 1967, la communauté a construit, à côté de l’Abbaye, la Maison Ste-Marthe, spécialement pour eux. Elle comprend 30 chambres à un lit, une chapelle autonome et des salles de réunion, de lecture et de jeu. Elle est occupée toute l’année par des chrétiens, mais également par des groupes réformés de la côte vaudoise, des juifs, des croyants de tous horizons, des jeunes malades de la drogue ou du sida. Beaucoup cherchent à déposer le fardeau de leurs angoisses et de leurs souffrances, à retrouver le calme intérieur et du sens à leur existence. Avec le temps, la Maison Ste-Marthe est aussi devenue un lieu de convalescence et de repos, et nombre de personnes âgées, déçues parfois des services hospitaliers, y trouvent compréhension et apaisement. Trois moines sont spécialement affectés à l’accompagnement, à la présence humaine auprès des hôtes.

En accueillant tant de visiteurs, les Bénédictins ne cachent pas leur foi, leurs offices de louange. La liturgie monastique de la messe solennelle du dimanche attire beaucoup de monde, même de France voisine. La vie cénobitique reste la base de la communauté. C’est dans la vérité des relations, dans l’exigence de s’aimer les uns les autres avec les différences, les limites et les défauts de chacun, que se vérifie la vraie relation à Dieu. Les hommes regardent l’apparence, Dieu regarde les coeurs ! A l’intérieur de l’Abbaye comme au dehors, les Bénédictins incitent chacun à s’engager à former des communautés de vie aimantes. Paul Jubin

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1 mars 2004 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 2 min.
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