Nigeria Cardinal John Olorunfemi Onaiyekan, archevêque d’Abuja (Photo: wikimedia.org)
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Nigeria: La corruption terreau de «Boko Haram»

Abuja, 16 mars 2015 (Apic) La haine et la méfiance semées par les terroristes de «Boko Haram» dans le nord du Nigeria risquent de durer pendant des années, y compris après la disparition du groupe islamiste, estime la Conférence épiscopale d’Afrique occidentale (CEREAO).

Les participants à un séminaire intitulé «L’extrémisme religieux et ses défis lancés au dialogue interreligieux» – organisé par la CEREAO en collaboration avec le Bureau Mission et dialogue de la Conférence épiscopale du Nigeria – ont cherché des modalités concrètes pour s’opposer à la menace représentée par l’extrémisme religieux. A la rencontre ont participé notamment le cardinal John Olorunfemi Onaiyekan, archevêque d’Abuja, et Mgr Mathew Hassan Kukah, évêque de Sokoto.

Le professeur Kyari Mohammed, un chercheur musulman de la Modibo Adama University, a condamné avec force les actions terroristes de «Boko Haram», qu’il a qualifié de groupe local à ambitions globales. L’expert a souligné cependant que, parmi les causes ayant provoqué la naissance de ce groupe se trouvent la mauvaise gestion des affaires publiques, l’impunité et la corruption des élites nigérianes.

Les élites ont été éduquées «à l’occidentale»

Ces dernières, a rappelé l’expert, ont été éduquées «à l’occidentale» et les extrémistes de «Boko Haram» – un nom qui signifie «l’éducation occidentale est interdite» – ont eu beau jeu de présenter la corruption comme dérivant de la culture occidentale.

«Les personnes cultivées n’ont pas été de bons ambassadeurs de l’éducation occidentale», a insisté le professeur Kyari Mohammed.

Même si «Boko Haram» devait disparaître aujourd’hui, ce mouvement terroriste laisserait derrière lui une société déchirée et violente, estime-t-il, parce que tous les groupes des zones où «Boko Haram» est présent sont victimes des violences. «Les destructions importantes et les pertes subies font que nombreux sont ceux qui ont perdu confiance dans le gouvernement». En outre, la présence de groupes d’autodéfense civile risque de constituer à l’avenir une nouvelle source d’instabilité. Pour relever le défi lancé par «Boko Haram», il faut donc parier sur le dialogue avec les populations locales et sur la promotion du développement économique, estime la CEREAO. (apic/fides/be)

Nigeria Cardinal John Olorunfemi Onaiyekan, archevêque d’Abuja
16 mars 2015 | 15:07
par Jacques Berset
Temps de lecture: env. 1 min.
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