Le pasteur Gottfried Locher, président du Conseil de la FEPS lors de la visite du pape François au COE |  © Oliver Sittel
Suisse

Accusations contre le président de l'Eglise évangélique réformée

Les désaccords et les tensions au sein du Conseil exécutif de l’Eglise évangélique réformée de Suisse (EERS) ne baissent pas. Douze théologiens ont publié le 18 mai 2020 une lettre ouverte mettant en cause le comportement du président de l’EERS le pasteur Gottfried Locher.

Selon la lettre ouverte, il y aurait de sérieuses indications que les affaires en cours concernent des comportements abusifs (Grenzenverletzungen). La presse alémanique a expliqué le 19 mai que les cercles internes reprochent à Gottfried Locher des comportements abusifs dans le cadre de relations de travail. Une ancienne employée aurait déposé plainte auprès du Conseil dans un but préventif pour protéger d’autres personnes. Interpellé par l’ats, le pasteur Locher s’est refusé à tout commentaire sur ces accusations.

Démission surprise de la responsable de la lutte contre les abus

La démission surprise fin avril de la pasteure Sabine Brändlin, de son poste de membre du Conseil de l’EERS avait suscité de nombreuses interrogations au sein de Eglises protestantes de Suisse. Ce d’autant plus que la communication officielle invoquant des questions de récusation et de protection des données avait été extrêmement limitée.

Après l’intervention de plusieurs Eglise cantonales, le Conseil a ajouté ce point à l’ordre du jour du Synode du 15 juin prochain sans toutefois donner d’informations supplémentaires.  Jusqu’à sa démission du Conseil, Sabine Brändlin était précisément responsable de la prévention des abus et des agressions sexuelles. Dans un communiqué de presse, la pasteure bâloise avait invoqué «des raisons personnelles ainsi que des divergences insurmontables».

Si les indications de comportements inappropriés étaient confirmées, les signataires de la lettre exigent une enquête transparente et complète par un organe indépendant. Ils rappellent que l’EERS dénonce comme contraire à l’Evangile toute relativisation, dissimulation ou indifférence face au harcèlement et aux abus.

Toutes les voix critiques s’entendent sur un point: la transparence est nécessaire et la confiance doit être rétablie. (cath.ch/ag/mp)

Trois niveaux d’abus
Les Eglises du monde germanique distinguent trois niveaux d’abus:
Les ‘violations de frontière’ (Grenzenverletzungen) sont le franchissement involontaire de la frontière psychologique ou physique d’une autre personne. Elles surviennent généralement par négligence ou par ignorance. Ce ne sont pas seulement des facteurs objectifs mais aussi l’expérience subjective de la personne concernée qui constituent le critère d’évaluation de ces comportements. En principe, ils peuvent être corrigés après une mise au point avec les personnes concernées.
Les attaques (Uebergriffe) se distinguent des précédentes en ce sens qu’elles ne sont pas le fruit du hasard, ni d’une erreur. Elles sont plutôt le résultat de carences personnelles ou professionnelles fondamentales. Elles concernent un comportement global ou des actes spécifiques.
La troisième catégorie regroupe tous les actes relevant du droit pénal tels que le harcèlement sexuel, agressions sexuelles ou le viol. MP

Le pasteur Gottfried Locher, président du Conseil de la FEPS lors de la visite du pape François au COE | © Oliver Sittel
21 mai 2020 | 11:22
par Maurice Page
Temps de lecture: env. 2 min.
Abus (54), EERS (47), Gottfried Locher (47)
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