«Accusations graves et injustes», déplore le Père Tommy Scholtes
Belgique: Les évêques démentent vouloir faire taire les victimes d’actes pédophiles
Bruxelles, 9 octobre 2012 (Apic) Les évêques belges n’ont aucune intention de vouloir faire taire les victimes d’actes pédophiles désirant obtenir un dédommagement, a déclaré Tommy Scholtes, chargé de presse de la Conférence des évêques catholiques de Belgique, lundi soir 8 octobre 2012.
Il n’est pas question de réduire au silence les victimes ayant fait appel à la commission d’arbitrage sur les abus sexuels dans une relation pastorale. Le Père jésuite réagissait aux propos du député socialiste flamand Renaat Landuyt (sp.a) dans le quotidien «De Standaard» du 8 octobre.
Renaat Landuyt, membre de la commission parlementaire de suivi des abus sexuels, adresse de lourds reproches aux évêques. Ils sont accusés de chercher à faire renoncer les victimes percevant un dédommagement du «Centre d’Arbitrage en matière d’Abus Sexuels» à engager une procédure judiciaire pour «négligence coupable». «Ces accusations à l’encontre des évêques sont graves et injustes», répond Tommy Scholtes sur www.kerknet.be, le site internet de l’Eglise en Flandre.
Les évêques ne se mêlent pas des travaux des arbitres indépendants
Les évêques belges et la commission parlementaire spéciale, dont Renaat Landuyt est membre, ont mis sur pied le «Centre d’Arbitrage en matière d’Abus Sexuels». Une chambre d’arbitrage permanente dotée d’arbitres indépendants traite les demandes et tente des médiations. Les évêques ne se mêlent en aucun cas des travaux du Centre et respectent la séparation des pouvoirs, assure le Père Scholtes.
Le jésuite relève que l’arbitrage est destiné aux victimes de faits prescrits qui n’ont plus accès aux tribunaux classiques. De plus, ajoute-t-il, c’est le propre d’un accord à l’amiable que le différend soit ainsi réglé définitivement.
La procédure n’exclut pas un procès pour «négligence coupable»
Le rapporteur de la commission parlementaire du suivi législatif déplore encore que le règlement d’arbitrage contienne une obligation de confidentialité. Tommy Scholtes remarque la procédure choisie n’exclut pas, en théorie, un procès pour «négligence coupable».
«Seul un juge pénal peut prendre une décision là-dessus. L’arbitrage ne concerne que les faits d’abus commis par l’auteur et pas sur une éventuelle négligence coupable». Le «Centre d’Arbitrage» souligne sur son site internet (www.centre-arbitrage-abus.be) que les dossiers de demande de réparation doivent être introduits avant le 31 octobre 2012. (apic/com/be)