Affaibli par une bronchite, le pape a affronté une matinée chargée
Lors d’une matinée malgré tout chargée d’audiences, le 30 novembre 2023, au Vatican, le pape François a confié être atteint d’une « bronchite très aiguë, infectieuse ».
S’excusant à plusieurs reprises de ne pas lire ses discours, il a expliqué à ses hôtes avoir annulé son voyage à Dubaï, prévu du 1er au 3 décembre pour la COP28, en raison du climat des Émirats arabes unis qui l’aurait soumis à des contrastes de températures importants et à la climatisation.
Samedi 25 novembre, le pontife de bientôt 87 ans avait annulé des audiences en raison d’un « léger état grippal » et s’était rendu à l’hôpital Gemelli pour effectuer un contrôle des poumons. Les jours suivants, son agenda a subi des modifications, et le Vatican a annoncé le 28 novembre l’annulation de son déplacement international. Le 30 novembre, le programme de sa matinée était néanmoins chargé de neuf rendez-vous, dont trois groupes, la réception d’évêques canadiens et de divers diplomates et prélats.
«Comme vous le voyez, je suis vivant»
« Comme vous le voyez, je suis vivant », a lancé le pape en espagnol, aux participants à un séminaire sur la santé organisé par l’Académie pontificale pour la vie. Devant eux, le pape a évoqué l’annulation de son voyage : «Le médecin m’a dit de ne pas aller à Dubaï. La raison, c’est qu’il fait très chaud là-bas, et on passe de la chaleur à l’air conditionné. Et ça, dans cette situation bronchique, ça ne va pas».
« Je remercie Dieu que ce ne soit pas une pneumonie », a poursuivi le pape en expliquant qu’il s’agissait d’une « bronchite très aiguë, infectieuse ». Du 29 mars au 1er avril dernier, le pontife avait été hospitalisé à l’hôpital Gemelli de Rome pour une pneumonie aiguë. « Maintenant je n’ai pas de fièvre, mais les antibiotiques continuent », a-t-il précisé en s’excusant de ne pas « parler plus » et de rester assis pour saluer les participants.
« J’ai trop parlé et cela m’a fait mal »
En rencontrant auparavant dans la matinée les membres de la Commission théologique internationale, le pape François leur a remis son discours préparé à l’avance. « Étant donné mon état, c’est mieux de ne pas le lire », a-t-il confié.
Improvisant cependant quelques paroles, le chef de l’Église catholique a pointé du doigt le faible nombre de femmes présentes dans la délégation. Et de confier aux théologiens le « devoir » de « démasculiniser l’Église », assurant que ce thème serait au menu de la prochaine réunion du Conseil des neuf cardinaux, organe chargé de le conseiller dans le gouvernement de l’Église.
« J’ai trop parlé et cela m’a fait mal », a admis le pontife après ces longues minutes improvisées, demandant à la délégation de prier pour lui « parce que (son) travail n’est pas facile ».
Par la suite, le pontife a encore rencontré quelque 800 membres du Comité d’organisation des Journées mondiales de la jeunesse de Lisbonne, auxquelles il a participé du 2 au 6 août derniers. « Je ne peux pas parler beaucoup », s’est-il excusé en confiant la lecture de son discours à un prélat portugais de la Curie, non sans avoir cependant plaisanté avec le groupe, depuis son siège installé en face d’eux, au bas des marches de la salle Paul VI.
Le 29 novembre en fin de journée, le Vatican a annoncé que l’état de santé du pape était stable et qu’il n’avait pas de fièvre. « Mais l’inflammation pulmonaire associée à des difficultés respiratoires persiste », ajoutait le Bureau de presse du Saint-Siège, précisant que « la thérapie antibiotique se poursuit ». (cath.ch/imedia/ak/mp)