Afghanistan: Deux journalistes arrêtés pour «blasphème contre l’islam»

Le représentant de l’ONU demande leur libération immédiate

Kaboul, 23 juin 2003 (Apic) Le représentant des Nations Unies en Afghanistan, Lakdhar Brahimi, a demandé la libération immédiate des deux journalistes arrêtés la semaine passée pour «blasphème contre l’islam». Lakdhar Brahimi a en outre appelé à une «régularisation de la liberté de la presse» en Afghanistan.

Arrêtés le 17 juin, le rédacteur en chef de l’hebdomadaire «Aftab», Mir Hussein Mehdavi et son adjoint iranien Ali Reza ont été inculpés de «blasphème contre l’Islam» par la Cour suprême de Kaboul. Un article intitulé «le saint fascisme», qui dénonce les «crimes commis au nom de l’islam» et critique des membres de l’Alliance du Nord, est à l’origine de leur détention.

Le ministre afghan de l’information a déclaré à la BBC que les deux journalistes ont été emprisonnés «pour leur propre sécurité». Selon le correspondant de la BBC à Kaboul, Sanjoy Mujumder, le gouvernement cherche un compromis pour résoudre cette situation qualifiée «d’extrêmement délicate».

Les journalistes afghans doivent être particulièrement attentifs à ne pas offenser les lois traditionnelles, indique l’analyse de la BBC, qui mentionne également le rôle prépondérant que jouent les conservateurs purs et durs en Afghanistan, malgré la disparition officielle des talibans en 2001.

Vendredi 20 juin, «Reporters sans frontières» a condamné ces arrestations, ainsi que le «Comittee to Protect Journalists». Le mois dernier, l’organisation de défense des droits de l’homme «Human Right Watch» a dénoncé le «climat de peur» généré par des membres des forces de l’ordre, afin d’inciter les journalistes à ne pas publier des articles qui critiquent les dirigeants du pays. (apic/bbc/sh)

23 juin 2003 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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