Afrique du Sud: L’Eglise catholique demande un référendum sur le nucléaire

L’Eglise catholique d’Afrique du Sud a appelé le gouvernement à suspendre ses plans d’approvisionnement nucléaire et à organiser un référendum sur la question, soulignant que les risques économiques et de sécurité de l’option nucléaire l’emportent sur ses avantages économiques.

Le ministère sud-africain de l’énergie a annoncé officiellement, le 26 décembre 2015, la décision du Cabinet d’aller de l’avant avec l’acquisition de l’énergie nucléaire. La prochaine étape permettra au ministère, de lancer un appel d’offres pour la réalisation du nouveau projet d’une capacité de production de 9’600 MW. L’Afrique du Sud est confrontée, depuis environ deux ans, à une grave pénurie d’électricité qui provoque quotidiennement des coupures intempestives de courant.

Dans une déclaration publiée le 29 décembre, la Conférence des évêques, à travers sa Commission Justice et Paix, estime que les dirigeants du pays devraient concentrer leurs efforts et leurs ressources sur les énergies renouvelables.

«Bien que la probabilité d’un accident nucléaire soit relativement faible, les conséquences d’un tel accident, s’il avait lieu, seraient graves pour la santé de milliers de personnes et rendraient des centaines de kilomètres carrés de terres inhabitables, impropres à tout usage pendant des décennies», relève la déclaration, signée du président de la commission, Mgr Abel Gabuza.

Servir le bien commun

Pour Justice et Paix, face à ces périls, le gouvernement doit demander l’avis des citoyens sur l’option nucléaire. Le référendum est «le meilleur instrument pour réaliser le bien commun sur cette question importante de l’énergie nucléaire».

Justice et Paix cite l’exemple de l’Italie dont le gouvernement a tenu, en juin 2011, un référendum similaire, en interrogeant les citoyens sur ses plans visant à produire 25% de l’électricité du pays par le nucléaire, d’ici 2030. Le référendum a rejeté les plans du gouvernement pour l’approvisionnement nucléaire.

«Si notre gouvernement croit vraiment que sa décision nucléaire sert les meilleurs intérêts de la majorité des Sud-Africains, il ne devrait pas avoir peur de soumettre la question à un référendum national, avant que le processus d’appel d’offres officielle ne commence», conclut la déclaration. (cath.ch-apic/ibc/mp)

Centrale nucléaire de Cruas Meysse, en France (photo wikimedia commons Yelkrokoyade, CC BY-SA 2.0)
30 décembre 2015 | 14:33
par Maurice Page
Temps de lecture: env. 1 min.
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