L'amendement de la loi sur la sécurité permettra à l'agence de renseignement d'interférer, entre autres, dans les affaires des ONG et des Eglises | © S.A.tourism/Flickr/CC BY 2.0 Deed
International

Afrique du Sud: les Eglises dans le collimateur du renseignement

Une communauté de citoyens engagés pour défendre et promouvoir la vie, la famille et la liberté, a lancé une pétition virtuelle internationale contre le gouvernement sud-africain, qu’elle accuse de s’inspirer de la «stratégie» d’étouffement de la liberté religieuse du Parti communiste chinois.

Il s’agit «d’une attaque flagrante contre la liberté religieuse que nous ne devons pas laisse de passer», dénonce CitizenGO sur son site. «Défendre la liberté religieuse: dites non à la réglementation des églises par GILAB 2023», est le thème de cette campagne de collecte de signatures lancée le 19 octobre par cette communauté.

La pétition, qui a recueilli un peu plus de 2’000 signatures, fait suite à un Projet d’amendement de la loi modifiant les lois générales sur le renseignement 2023 («General Intelligence Laws Amendment Bill 2023» – GILAB), que le gouvernement a soumis en août dernier au Parlement.

Le projet d’amendement de la loi donne des pouvoirs étendus à l’agence de renseignement sud-africaine (State Security agency – SSA) pour enquêter et mener des «évaluations de sécurité» sur des personnes et des institutions, au nom de la «sécurité nationale». Cela pourrait permettre à l’agence de renseignement d’interférer dans les activités des ONG et des institutions confessionnelles, telles que les églises, nommément citées. Elles ont d’ailleurs été invitées à s’enregistrer auprès du SSA.

Le gouvernement a justifié cette modification de la loi par le fait que l’Afrique du Sud est inscrite sur la «liste grise» de pays qui n’ont pas réussi à respecter les normes internationales en matière de lutte contre le financement du terrorisme.

Le GILAB, expliquent les médias sud-africains, est censé remédier notamment aux malversations au sein de la SSA, le factionnalisme politique, les dépenses irrégulières et la mauvaise surveillance. Ces problèmes ont été identifiés par une commission d’enquête qui a également entendu des témoignages selon lesquels la SSA surveillait et sabotait activement les organisations de la société civile jugées «hostiles» au régime.

Le gouvernement a écarté cette hypothèse, en assurant qu’il garantira que «les services de la SSA ne soient pas utilisés de manière abusive pour servir les intérêts ou les programmes de certaines personnes». Les évêques sud-africains n’ont jusque-là pas réagi au projet d’amendement de la loi. (cath.ch/ibc/bh)

L'amendement de la loi sur la sécurité permettra à l'agence de renseignement d'interférer, entre autres, dans les affaires des ONG et des Eglises | © S.A.tourism/Flickr/CC BY 2.0 Deed
2 novembre 2023 | 17:44
par Ibrahima Cisse
Temps de lecture : env. 2  min.
Afrique du Sud (52), Eglise (122), gouvernement (9), ONG (32)
Partagez!