Des militants écologistes de différentes organisations manifestent devant le  le siège de Shell à Sandton, à Johannesburg | © Keystone/EPA/Kim Ludbrook
International

Afrique du Sud: les évêques dénoncent la prospection pétrolière

La Conférence des évêques catholiques d’Afrique du Sud (SACBC) s’est déclarée profondément préoccupée par un projet de prospection pour trouver du pétrole et du gaz au large des côtes du Cap oriental, un mois après la participation du gouvernement au sommet COP26.

Pour faire face aux besoins énergétiques croissant du pays, le gouvernement sud-afriain a autorisé la compagnie Shell à entreprendre des recherches d’hydro-carbures sur plus de 6’000 km2 aux larges des côtes de la zone du Cap oriental, entre les localités de Morgan Bay et Port Saint-Johns.

Cette activité a provoqué l’inquiétude des populations et des défenseurs de l’environnement, du fait de la destruction de la nature et de l’écosystème qu’elle provoque. C’est une zone au paysage sous-marin riche et varié. Elle compte de nombreuses réserves pour les espèces d’animaux marins pélagiques. Or, dans ses recherches, la multinationale anglo-hollandaise utilise une méthode nuisible à cet environnement. Il s’agit de canons à air qui envoient des impulsions sonores dans l’eau. Cette opération vise à cartographier les fonds marins et à détecter d’éventuelles réserves de pétrole et de gaz. Les défenseurs de l’environnement craignent que l’étude sismique ne perturbe la vie marine dans la région.

Selon plusieurs médias, les écologistes et les communautés locales ont manifesté contre les recherches de Shell, appelant le gouvernement à y mettre fin. Une première fois, début décembre, ils avaient saisi la justice pour bloquer les activités du groupe. Le tribunal a toutefois rejeté leur requête, et donné raison à l’État. Mais, le 28 décembre, un nouveau recours introduit par un vaste mouvement d’écologistes, de pêcheurs, et d’habitants de zones concernées a abouti, la justice ayant ordonné à Shell de suspendre «immédiatement» ses recherches.

Dans une déclaration, la SACBC a estimé qu’il était «décevant que le gouvernement ait décidé de fermer les yeux sur l’impact environnemental de l’exploration et de l’extraction pétrolières». Il a pourtant assisté à la COP26 (Conférence de l’ONU sur le climat), tenue début décembre dernier à Glasgow, en Ecosse. «Lors de ces assises mondiales, il a été répété à de nombreuses reprises, que le monde devrait garder les combustibles fossiles dans le sol, s’il veut maintenir la hausse des températures à moins de 1,5 °C, afin d’éviter une catastrophe climatique», ont rappelé les évêques. 

Selon eux, le temps pressait pour mettre fin progressivement à l’utilisation des combustibles fossiles, et prévenir cette catastrophe climatique annoncée, conformément aux conclusions de la COP26. Aussi, ont-ils demandé à leurs dirigeants, de «revoir et d’arrêter» d’exploration de gaz et de pétrole qu’il veut mettre en œuvre dans le pays.

Ils ont, en outre, invité le gouvernement à réviser ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet serre, tel qu’il l’avait promis en septembre, dans le cadre de l’Accord de Paris. (cath.ch/ibc/bh)

Des militants écologistes de différentes organisations manifestent devant le le siège de Shell à Sandton, à Johannesburg | © Keystone/EPA/Kim Ludbrook
3 janvier 2022 | 16:37
par Ibrahima Cisse
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