Le nord du Mozambique est une des régions où les terroristes islamistes sont le plus actif | © ACN
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Afrique: la violence islamiste ralentit au premier semestre 2021

Le taux de violence des groupes d’extrémistes religieux en Afrique a ralenti, mais s’est maintenu à «un niveau record» durant le premier semestre de 2021. C’est ce qu’indique le Centre d’études stratégiques de l’Afrique (CESA), dans son dernier rapport, publié le 18 août 2021.

Selon le rapport, entre le 1er janvier et le 30 juin 2021, la violence religieuse attribuée aux groupes islamistes radicaux a continué de se concentrer sur cinq zones: la Somalie, l’ouest du Sahel, le bassin du Lac Tchad, le nord du Mozambique et la péninsule du Sinaï (en Egypte).

Au total, durant le premier semestre 2021, 5’110 actes de violence ont été commis, dans ces zones contre 4’956 cas durant la même période, en 2020. Soit une augmentation de 3%. C’est «un ralentissement drastique» par rapport à l’augmentation de 43% enregistrée entre les premiers semestres de 2019 et 2020.

La quasi-totalité de la hausse des actes de violences est concentrée dans deux des cinq sous-régions en proie aux attaques islamistes: le Sahel et la Somalie. Dans le premier cas, les actes de violence sont attribués au Front de libération du Macina (FLM) au Sahel, et Al Shabaab (en Somalie).

Sahel

Depuis 2000, le Sahel connaît une augmentation de 33% des activités islamistes. Une progression constante dans la région depuis 2016. Quelque 1’552 évènements sont projetés pour 2021. Ils représenteraient une multiplication par 16 sur cette période. Cette augmentation est le fait des activités de la coalition du Jama’at Nusrat al Islam wal Muslimin (JNIM) et majoritairement du FLM.

En revanche, selon le CESA, la violence attribuable à l’Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS), l’autre groupe islamiste, le plus important au Sahel, devrait diminuer d’un quart et causer 10 % de décès de moins qu’en 2020.

«L’augmentation des attaques des groupes d’extrémistes religieux contre les civils au Sahel révèle non seulement un manque de soutien du public envers les groupes islamistes militants, mais aussi leur dépendance accrue à l’intimidation pour atteindre leurs objectifs», estime le rapport.

Somalie

Le théâtre somalien est cette année sur la voie d’une augmentation de 16 % dans les événements et décès attribués au militantisme islamiste. Al Shabaab demeure le groupe le plus actif d’Afrique et devrait être associé à 2’000 évènements violents en 2021. Le groupe terroriste s’efforce d’entraver la tenue des élections parlementaires et présidentielles, et intensifie donc ses activités.

L’augmentation des actes de violence liés à Al Shabaab est proportionnelle à celle des conflits armés qui l’opposent aux forces de sécurité. Celles-ci devraient en effet progresser de 28 % en 2021. (cath.ch/ibc/bh)

Le CESA
Le Centre d’études stratégiques de l’Afrique est un organisme du Département de la défense des Etats-Unis, créé et financé par le Congrès américain, pour l’étude des problèmes de sécurité lié à l’Afrique. Il sert de forum de recherche bilatérale et multilatérale, de communications, d’échange d’idées et de formations, ouvert aux civils et aux militaires. IC

Le nord du Mozambique est une des régions où les terroristes islamistes sont le plus actif | © ACN
22 août 2021 | 15:03
par Ibrahima Cisse
Temps de lecture: env. 2 min.
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