L’Aïd el-Adha célébré dans une rare unanimité cette année en Afrique

Plus de deux cents trente-cinq millions de musulmans d’Afrique ont célébré dans une rare  unanimité, le lundi 12 septembre, la traditionnelle fête de l’Aïd el-Adha ou Fête du sacrifice (populairement fête du mouton), la plus grande célébration populaire de l’islam.

Depuis plus de 20 ans, les musulmans d’Afrique célébraient dans la division les fêtes de l’Aïd el-Fitr (marquant la fin du mois de ramadan ou de jeûne musulman), de l’Aïd el-Adha, (la grande fête), ainsi que celle de Nouvel An et de la naissance du prophète Mohamed (Mouled, Mawlid ou Maloud).

La Tabaski, appellation tropicale de l’Aïd el-Adha, a lieu le lendemain de la station d’Arafat, lors du Hajj, le Grand pèlerinage à La Mecque. Le mont Arafat, une colline de 70 mètres de hauteur située à une vingtaine de kilomètres à l’est de La Mecque, est également appelé Jabal ar-Raḥma ou «montagne de la miséricorde». C’est l’endroit où Mahomet aurait donné son sermon d’adieu aux musulmans qui l’avaient accompagné pour le hajj (pèlerinage) à la fin de sa vie.

Immoler un bélier

Lors de Fête, il est recommandé aux musulmans qui en ont les moyens, d’immoler un bélier, ou à défaut, un chameau ou tout autre animal domestique, pour perpétuer le geste du patriarche Abraham. Considéré en islam comme le père des Prophètes, celui-ci  avait voulu égorger son fils, avec le consentement de ce denier, pour traduire en réalité, un songe. « «Lorsqu’ils se furent tous deux (Abraham et son fils) abandonnés à la volonté divine (aslamâ) et qu’Abraham eut couché son fils le front contre terre, Nous l’appelâmes: Ô Abraham, tu as ajouté foi à la vision !» Il reçut en récompense un bélier qui lui a été rapporté par l’Ange Gabriel. «C’est ainsi que nous rétribuons les êtres doués d’excellence», rapporte le Coran, dans son verset 37, cité par le Français, Eric Geoffroy, maître de conférence à l’université de Strasbourg, dans un article sur «Le sacrifice d’Abraham», publié sur le site : www.oumah.com.

Des prix exorbitants pour l’achat du mouton

En Afrique, la fête a été marquée cette année par une grande préoccupation dans les familles, pour l’achat du mouton. Dans certains cas, les prix étaient exorbitants, loin des moyens financiers des familles, alors que dans d’autres, en plus du coût élevé du mouton, est venu s’ajouter une pénurie.

C’est le cas au Sénégal, où le prix de base des moutons était de 75’000 FCFA (125,32 CHF), plus que le salaire de base (50’000 FCFA= 83,55 CHF). Des voix se sont élevées pour dénoncer le coût élevé et l’insuffisance de l’approvisionnement du marché en ovins.  Le gouvernement avait évalué à 750’000 moutons les besoins du pays pour la Tabaski. A Ziguinchor, en Casamance, au sud du pays, le conducteur de l’unique camion de ravitaillement de la ville en moutons a dû conduire le véhicule à la police pour éviter l’assaut des nombreuses personnes qui l’attendaient.

Mesures de sécurité renforcées au Nigeria

Au Maroc, le ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime, cité par le quotidien local «Libération», a déclaré que l’offre en cheptel ovin et caprin, destiné à l’abattage de la Fête de l›Aïd el-Adha, s’élevait cette année à près de 8,6 millions de têtes, pour une demande globale de l’ordre de 5,35 millions de têtes.

Au Nigeria, les mesures de sécurité ont été renforcées, à l’occasion de la célébration de l’Aïd. Des agents de police en uniforme ont été ainsi déployés autour des lieux de prière musulmans, des centres commerciaux, des jardins publics, des lieux de loisirs, des infrastructures  stratégiques, et des parcs automobiles. En plus, des patrouilles de police motorisées étaient organisées le long de toutes les rues et les routes principales des grandes villes. Toutes ces mesures ont été prises pour faire face à toute éventuelle menace terroriste du groupe Boko Haram.  La police a aussi mis en place des numéros verts, fonctionnant 24H/24. (cath.ch-apic/ibc/be)

L’Aïd el-Kébir ou Aïd el-Adha
12 septembre 2016 | 16:57
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 3  min.
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