Afrique: Le choléra frappe durement l’Afrique subsaharienne
Le bilan terrifiant de cette «maladie des pauvres»
Dakar, 29 août 2005 (Apic) L’Afrique subsaharienne doit faire face à une sévère épidémie de choléra. Depuis juin dernier, la maladie frappe plusieurs pays de la région, faisant au total près de 1’000 morts sur plus de 20’000 cas déclarés à travers le continent. La communauté internationale se mobilise pour faire face à cette nouvelle flambée de cette «maladie des pauvres».
La promiscuité, le manque d’eau potable, les mauvaises conditions d’hygiène et d’insalubrité, sont les causes du choléra. Des assainissements déficients et la surpopulation dans les quartiers pauvres sont une caractéristique des villes en Afrique.
Le spectacle des eaux usées stagnantes dans les rigoles près les maisons des quartiers des démunis ou des baraques construites aux côtés ou au milieu des immondices et des dépôts d’ordure est permanent dans les villes du continent. D’où le surnom de «maladie des pauvres» que les Africains ont donné au choléra.
Les troubles provoquent une désorganisation du système sanitaire
L’épidémie sévit actuellement en plus grande proportion au Sénégal, en Guinée, au Burkina-Faso, en Mauritanie, en Guinée-Bissau, au Libéria, en Sierra Leone, en Gambie, en Ouganda, en République Démocratique du Congo (RDC), au Soudan, au Cameroun, entre autres. La situation ne semble pas près de s’estomper dans ces pays où certains sont confrontés à des troubles politiques, entraînant la désorganisation du système sanitaire.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le choléra est une infection intestinale aiguë due à l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés par deux sérogroupes du bacille «Vibrio cholerae».
Il produit un effet qui provoque une diarrhée abondante et des vomissements. La diarrhée ne fait pas de mal, mais peut aboutir rapidement à une déshydratation sévère voire à la mort.
Le choléra, l’un des principaux indicateurs du développement social
A l’échelle mondiale, poursuit l’OMS, le choléra est toujours une menace. Il est l’un des principaux indicateurs du développement social. Dans les pays appliquant des règles minimales d’hygiène, il n’est pas une menace. Par contre, il représente toujours un défi pour les pays qui ne peuvent garantir l’accès à de l’eau ou à une boisson saine et à des conditions d’assainissement suffisantes. Presque tous les pays en développement doivent faire face à des flambées épidémiques de choléra ou à la menace d’épidémies de choléra, indique l’OMS.
Le bilan fourni par la presse en Afrique de l’Ouest, à la mi-août, faisait état de 112 morts sur 6’600 cas déclarés en Guinée-Bissau, entre 29 et 100 morts au Liberia, 4 décès sur 95 cas au Burkina-Faso. En RDC, le choléra a déjà causé la mort de 17 personnes sur 1’555 cas.
Dans l’ensemble de l’Afrique, le bureau régional de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), basé à Dakar, a dénombré jusqu’ici 24’621 cas de choléra. Plus de 400 personnes y ont succombé au Burkina Faso, en Guinée, en Guinée-Bissau, au Libéria, au Mali, en Mauritanie, au Niger et au Sénégal.
Devant l’ampleur de l’épidémie, l’OCHA organise cette semaine à Dakar une réunion pour évaluer l’étendue des ravages causés par la maladie, ainsi que l’aide qui a été apportée. La rencontre définira également des actions prioritaires à mettre en place pour améliorer la fourniture d’une aide dans le futur, indique l’OCHA. (apic/ibc/be)