Entre lecture du coran, poèmes et piété
Afrique: Les musulmans ont célébré la naissance du prophète Mahomet
Abidjan, 22 avril 2005 (Apic) Les musulmans d’Afrique ont célébré, la nuit dernière, la fête du maouloud, marquant la naissance du prophète Mahomet en 569, après Jésus Christ. Manifestation religieuse de grande importance, le maouloud, pour certains, mouled ou moulid pour d’autres, a lieu le douzième jour du mois de «Rabi-Awal», c’est-à-dire, le troisième mois de l’année lunaire.
C’est une occasion pour les musulmans, d’exprimer leur «amour» et leur «déférence au dernier messager d’Allah», a déclaré Mamadou Cissé, imam d’une grande mosquée à Abidjan, dans une interview au quotidien ivoirien, «Le Patriote».
Il s’agit «surtout de réaffirmer l’adhésion des musulmans aux valeurs d’unicité, de fraternité, de solidarité, de paix et de progrès que véhicule le message de l’islam». La nuit du moulid permet aussi aux musulmans, «de revivifier l’esprit de l’islam, de consolider l’unité des membres de la communauté et de redynamiser l’exercice de la foi». Les musulmans profitent beaucoup de cette nuit. Ils se recueillent, invoquent beaucoup Dieu et récitent le salut sur le prophète, une liturgie. Ils lisent aussi le coran, des poèmes et chants religieux à la gloire du prophète de l’islam. En outre, ils doivent faire des actes de générosité et de partage à l’endroit des démunis et des malades.
Abdoul Aziz Ouédraogo, islamologue au Burkina-Faso, a rappelé qu’il y a «très longtemps qu’on a commencé à célébrer cet anniversaire». «Le prophète Mahomet de son vivant, jeûnait le jour anniversaire de sa naissance, qui fut un lundi, et disait à ses disciples de ne jamais faire des éloges à quelqu’un qui est toujours en vie». «C’est ce qui explique la célébration de cet anniversaire après sa mort», a poursuivi Ouédraogo, dans une interview au quotidien burkinabé, «Le Pays».
En Afrique noire, la célébration du moulid se déroule dans les mosquées ou au domicile des marabouts. En Afrique du Nord, il se tient dans les mausolées, en plus des mosquées. Chaque pays organise le maouloud selon ses habitudes.
En Tunisie par exemple, dans la ville de Kairouan, important foyer religieux pendant plusieurs siècles, le mouled était fêté dans une ambiance particulière, du début du XXe siècle jusque dans les années 50. Mais, au fil des ans, les anciennes traditions des Kairouanais se sont quelque peu estompées, sans toutefois modifier le caractère fondamental de la fête: piété et recueillement.
Concours national de récitation du Coran
Cette année, un concours national de récitation du Coran a été mis en place en Tunisie, ainsi que des chants liturgiques et des cérémonies de narration de la vie du Prophète. En outre, environ 300 enfants de familles pauvres ont été circoncis, grâce à la contribution de bienfaiteurs de la région. Chaque année, des milliers de visiteurs de l’intérieur du pays et des pays arabes participent à la fête du mouled à Kairouan.
En Côte-d’Ivoire, les imams ont fait des prêches nocturnes dans les mosquées. Des boeufs ont été immolés en l’honneur du prophète. A cause de la situation d’insécurité dans le pays, le Conseil National Islamique (Cni) et le Conseil Supérieur des Imams (Cosim) n’ont pas organisé de cérémonies officielles. Au Sénégal, des millions de musulmans ont déferlé sur les centres religieux. Tivaouane, grand foyer religieux où demeure le khalife général des tidjanes, la plus grande confrérie musulmane du pays, plus de dix mille personnes ont assisté à la célébration du maouloud. Le khalife général des tidjanes, Serigne El hadji Mansour Sy, a lancé un appel à l’unité des Sénégalais. (apic/ibc/bb)