Agnès et André Jenny: "Devenir grands-parent est une grande joie". | © Grégory Roth
Suisse

Agnès et André Jenny: «Être grands-parents, c'est un privilège!»

Agnès et André Jenny conjuguent vie de couple et vie «grand-parentale» dans leur logement lié à la paroisse Sainte-Thérèse à Fribourg. Rencontre de deux paroissiens engagés, à l’approche de la Journée mondiale des grands-parents, le 25 juillet 2021, instituée par le pape François.

«C’était une grande joie de devenir grands-parents, se rappelle Agnès Jenny. C’était une belle joie, lorsque l’un de nos fils nous l’a annoncé! Ce d’autant que, de mes neuf frères et sœurs, j’étais pratiquement la dernière à ne pas être grand-mère…»

Agnès et André sont nés dans les années 1940 dans la Broye fribourgeoise. Elle à St-Aubin, lui à Vallon. C’est à 25 ans qu’ils ont fait connaissance, lors du mariage de la sœur jumelle d’Agnès. Ils se fréquentent et leur histoire va s’écrire à travers la Suisse et même au-delà.

Infirmière et facteur

Agnès est infirmière assistante. Elle se forme à Lausanne, avant de travailler à Estayaver-le-Lac, à Bâle, et même une année au Tchad comme volontaire. André est facteur. Il se forme à Fribourg et commence à travailler à Genève, dans le courrier express et les télégrammes. Puis il poursuit son engagement pendant dix ans à Berne, avant de venir à Fribourg, dans la section ‘paquets’.

Les deux Broyards se marient en 1972 et s’installent à Fribourg en 1976, dans le quartier de Sainte-Thérèse. Tandis qu’André travaille à plein temps à La Poste, Agnès arrête son métier pour se consacrer à l’éducation de leurs trois enfants. Elle s’engage toutefois dans une garderie et effectue des veilles à l’Hôpital cantonal (HFR).

Paroissiens multifonctions

Agnès et André Jenny habitent l’appartement de fonction de sacristain à la paroisse Ste-Thérèse à Fribourg | © Grégory Roth

En marge de leurs engagements professionnels et familiaux, le couple Jenny s’investit énormément dans la vie paroissiale de Ste-Thérèse. André démarre dans le Chœur mixte dès 1977 et assume successivement les rôles de membre du comité, archiviste, président et soliste, jusqu’à aujourd’hui. Le médaillé ‘Bene merenti’ fait aussi partie du groupe des Messagers, qui distribuent le courrier au domicile des paroissiens, pour les inviter aux événements paroissiaux: les assemblées, les lotos, les marchés au puces, les soupes, les spaghettis, entre autres.

Agnès s’engage pendant 25 ans dans le Conseil de communauté, participe au cycle de formation ‘Parcours Galilée’, s’investit dans la diaconie, notamment au sein de la Conférence St-Vincent-de-Paul et dans le Service d’accueil des nouveaux paroissiens. Ensemble, ils œuvrent durant de nombreuses années pour la Colonie de vacances de Ste-Thérèse. Lui comme caissier et elle successivement comme cuisinière, infirmière et directrice.

Disponibilité et espace

En 2004, André fête ses 60 ans et pense gentiment à la retraite. C’est alors qu’un poste partiel de sacristain-concierge se libère à Ste-Thérèse. Sans hésiter, le couple vient s’installer dans le logement de fonction. Après la fin officielle du mandat en 2015, ils peuvent conserver la location de l’appartement et André continue à faire quelques services de remplacement ponctuels. «L’arrivée des petits-enfants n’a pas chamboulé notre quotidien, puisque nous étions déjà disponibles et que nous avons ici suffisamment d’espace», indique André Jenny, en montrant les balançoires installées sous les arbres du jardin.

«L’arrivée des petits-enfants n’a pas chamboulé notre quotidien: nous étions déjà disponibles»

Agnès et André sont trois fois parents et trois fois grands-parents. Ils ont eu deux garçons et une fille, et trois petites-filles issues de deux de leurs enfants. «Nous avons la garde d’une des petites-filles tous les mardis. Et les deux autres viennent régulièrement dîner les mercredis avec leurs parents, et quelques fois les mardis soir», détaille Agnès, heureuse de pouvoir voir grandir la troisième génération.

Transmission de la foi et des valeurs

Comme l’a rappelé le pape François en promulguant cette Journée mondiale, les grands-parents ont un rôle important dans la transmission de l’histoire et des valeurs. Et en tant que catholiques pratiquants et engagés, les Jenny en sont bien conscients et estiment que la transmission de leur foi à leurs petits-enfants – comme ce fut le cas à leurs propres enfants – est importante.

Mais les habitudes et les sensibilités changent d’une génération à l’autre. «Deux de nos petites-filles sont orthodoxes, suivant la confession de leur maman, et la troisième n’est pas baptisée, car les parents préfèrent qu’elle choisisse elle-même plus tard, explique Agnès. Ce n’est donc pas toujours évident de savoir ce que nous pouvons faire, et comment faire pour bien faire».

«Le plus important est de transmettre à nos petits-enfants l’amour qu’on leur porte»

«C’est pourquoi, ce qui est le plus important de transmettre, c’est l’amour qu’on leur porte», assure Agnès. «Même après avoir fait une bêtise, les enfants doivent comprendre que ce n’est pas parce qu’on les gronde, qu’on les aime moins».

 Respect et renouvellement

«Une valeur essentielle à partager, c’est le respect: le respect de la vie, des choses, des personnes, de la planète, complète André. Car on le constate régulièrement: dans la rue, à la télévision. Le manque de respect, c’est peut-être le défaut de ce siècle. Le respect, cela commence déjà par apprendre à demander pardon et à utiliser les mots magiques: s’il te plaît, merci, etc.»

«En tant que grands-parents, nous respectons aussi d’autres éducations. Notamment celles que nos enfants ont mises en place pour leurs propres enfants, relèvent-ils. Mais nous n’avons jamais eu de conflits ou de gros désaccords avec nos enfants sur la manière d’éduquer.»

«Être grands-parents, c’est un privilège!, ajoutent conjointement les Jenny, et ça remplit la vie. Si nous n’étions pas grands-parents, il nous manquerait quelque chose. Sans compter que ça nous renouvelle. Nous avons appris la vie du 20e siècle à nos enfants. Et ce seront nos petits-enfants qui nous apprendront celle du 21e». (cath.ch/gr)

Agnès et André Jenny ont aménagé un espace pour accueillir leurs petits-enfants. | © Grégory Roth

Journée mondiale des grands-parents
La «Journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées” – le 25 juillet 2021 – a été instituée en janvier 2021 par le pape Françoise pour toute l’Église, chaque année le quatrième dimanche de juillet.

Agnès et André Jenny: «Devenir grands-parent est une grande joie». | © Grégory Roth
22 juillet 2021 | 17:00
par Grégory Roth
Temps de lecture: env. 4 min.
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