Algérie: Le gouvernement crée un poste de «mufti de la République»
Contrer les islamistes
Alger, 3 février 2003 (APIC) Le gouvernement algérien a annoncé le 3 février la création d’un poste de «mufti de la République». Le responsable qui sera désigné à cette fonction, aura la charge de prononcer officiellement des «fatwas» (avis religieux d’autorité). Cette initiative vise à contrer les fondamentalistes, qui tirent profit de la désorganisation de l’islam algérien.
Selon l’AFP, ce mufti aura pour mission, de présider le «dar el-ifta» (l’organisme de la fatwa), créé récemment. C’est une structure «à caractère scientifique et religieux» sera désormais «la référence officielle du pays en matière de fatwa».
«La création de cet organe vise à combler l’absence d’une institution officielle dans ce domaine et permettra d’unifier les fatwas à travers le territoire national», a indiqué un communiqué officiel. Jusqu’à présent, cette tâche était confiée au Haut Conseil Islamique (HCI). C’est la plus haute autorité religieuse du pays, dirigée par Cheikh Bouamrane, un professeur d’université.
L’Algérie pratique un islam sunnite, comme dans la plupart des pays du Maghreb. C’est une religion qui n’a pas de clergé, ni de hiérarchie organisée. Ce qui explique la prolifération de fatwas et d’autres avis. Une situation qui rend difficile, voire impossible, tout consensus sur le moindre problème. Y compris la fixation d’une date pour les fêtes religieuses.
Depuis plus de 10 ans, le pays est secoué par de graves violences islamistes, marqués par nombre d’assassinats. Les fondamentalistes religieux luttent pour l’imposition d’un Etat islamique qui appliquerait la charia, (la loi islamique).
Selon des observateurs, les islamistes ont exploité la faiblesse de l’Islam local pour s’ériger en imams, en lançant notamment des fatwas sur le djihad, (la guerre sainte). Ils ont décrété cette guerre sainte contre tous ceux qui ne soutiennent pas leur combat et qu’ils considèrent comme des impies. (apic/ibc/sh)